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- Abbé Kizito NIKIEMA
Dans l’Église catholique, les saints, ceux qui sont morts et qui sont désormais au paradis, sont des modèles de sainteté et sont aptes à intercéder pour nous, de même que les anges. Cependant, bon nombre de dénominations protestantes rejettent l'idée des saints et le culte des anges, en n'acceptant uniquement Jésus comme unique modèle et médiateur entre Dieu et les hommes.
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Nulle part dans les évangiles, on voit Jésus appeler Marie « Mère ». Par deux fois, on rencontre de façon plutôt surprenante, l'expression « Femme ». C'était d'abord aux noces de Cana, quand Marie lui fait remarquer que les mariés n'ont plus de vin. « Jésus lui dit : "Que me veux-tu, femme ? Mon heure n'est pas encore arrivée" » (Jn 2, 4). Plus tard, c'était du haut de la Croix : « Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d'elle, le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : "Femme, voici ton fils" » (Jn 19, 26).
Cette appellation, loin d'être méprisante, est pourtant exploitée par certains protestants pour laisser entendre que Jésus n'aurait pas eu (beaucoup) de considération pour sa mère, et par conséquent, que l'on ne devrait pas accorder de l'importance à cette Femme.
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« Il y avait une foule assise autour de Jésus et on lui dit : "Voilà que ta mère et tes frères et tes sœurs sont là dehors qui te cherchent." Il leur répond : "Qui est ma mère ? Et mes frères ?" Et, promenant son regard sur ceux qui étaient assis en rond autour de lui, il dit : "Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là m'est un frère et une sœur et une mère" » (Mc 3, 32-35 ; Mt 12, 46-50 ; Lc 8, 19-21). Ce passage est souvent utilisé par certains protestants pour soutenir que Jésus aurait méprisé sa mère et que nous ne devrions pas lui accorder de l'importance.
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L'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie est un dogme que tous les catholiques sont tenus de croire. Elle désigne le fait que « la Bienheureuse Vierge Marie, dès le premier instant de sa Conception, a été, par une grâce et un privilège spécial du Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée et exempte de toute tache du péché originel » (Pape Pie XII, Constitution apostolique Ineffabilis Deus, 8 décembre 1854).
Cette doctrine est souvent jugée comme non biblique et non nécessaire dans le monde protestant qui considère d'ailleurs le passage « tous ont péchés » (Rm 3, 23) comme objection. Sauf que l'Immaculée Conception a ses racines dans les saintes Écritures. Elle a été développée et discutée par les Pères de l’Église, et finalement définie par le Pape.
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Pour les catholiques, quoi de plus normal que d'appeler Marie, « la mère de Dieu », en grec « Théotokos ». Cette expression est reprise dans la belle prière du « Je vous salue Marie ». Par contre, certaines dénominations protestantes ont du mal avec cette appellation qui découle de la Bible.
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Les catholiques ont une piété filiale envers Marie, la mère de Jésus, qu'ils considèrent spontanément comme leur mère et mère de toute l’Église. Cela peut être démontré de plusieurs manières par les Écritures. Toutefois, beaucoup de dénominations protestantes sont allergiques à considérer Marie comme leur mère. Pourtant, ce ne serait pas un problème si un membre de ces dénominations considérait la mère du pasteur comme sa mère. Cependant, quand il s'agit de prendre pour mère la Mère de Jésus notre Sauveur, certains se bouchent les oreilles.
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C'est affectueusement et non sans raisons, que les catholiques attribuent à Marie le titre très légitime de Reine du ciel, en latin « Regina caeli ». Pour les opposants, les mentions de Reine du ciel dans la Bible, toutes de l'Ancien Testament, se rapportent à des déesses dont le culte est idolâtrique. Toutefois, la royauté de Marie est intimement liée à celle de son Fils Jésus.
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« Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! Le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête ; elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l'enfantement. Or la Femme mit au monde un enfant mâle, celui qui doit mener toutes les nations avec un sceptre de fer » (Ap 12, 1-2.5).
Personne ne met en doute le fait que cet enfant soit Jésus. Ainsi, il va de soi que celle qui l'enfante soit la Vierge Marie. Les catholiques utilisent ce passage dans l'explication de ses privilèges : son Immaculée Conception, son Assomption, etc. Certaines dénominations protestantes acceptent aussi l'identification de la Femme à Marie. D'autres par contre, hostiles à l'importance accordée à Marie dans la foi catholique, s'y opposent. Étudions le texte.
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Quel est le verset biblique qui prouve l'Assomption ? C'est une question récurrente adressée aux catholiques pour réfuter ce dogme qui n'est pas clairement mentionné dans la Bible. Néanmoins, non sans appuis bibliques, l’Église catholique est fière de professer que « Marie, l’Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste » (Pie XII, Constitution Apostolique Munificentissimus Deus). C'est ce que l'on nomme Assomption de la Très Sainte Vierge Marie, fêtée le 15 août.
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La méfiance vis-à-vis du culte marial catholique dans de nombreuses dénominations protestantes entraîne généralement une indifférence quant aux apparitions mariales, voire un scepticisme qui pousse à les attribuer à l’action du diable.
Tout ce que nous devons savoir pour être sauvés nous a été révélé par Jésus-Christ une fois pour toutes (Jude 3 ; He 1, 1-2). Dieu est néanmoins libre de permettre des manifestations extraordinaires telles que les apparitions de la Très Sainte Vierge Marie. Et ce n'est pas pour que nous les ignorions sous le prétexte de refuser d'exercer notre devoir de discernement (1 Th 5, 19-21). Il nous rappellerait ce proverbe : « Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé ! Nous avons entonné un chant funèbre, et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine » (Mt 11, 17) !
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Après la sainte messe, l'adoration eucharistique et la liturgie des heures, le Rosaire est, sans aucun doute, la prière la plus aimée et promue dans l’Église catholique. Cette belle et simple prière a montré sa puissance et son efficacité. Cependant, certains groupes protestants rejettent cette prière. Les uns accusent les catholiques d'adorer Marie au lieu de Dieu seul. Les autres rappellent l'ordre du Seigneur de ne pas rabâcher lorsque nous prions (Mt 6, 7). Qu'en est-il ?
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Les reliques (du latin : reliquiae, de reliquus : qui reste) sont des objets ayant appartenu à des saints ou encore, ce qui reste de leur corps (ossements, etc.). La vénération des reliques est courante dans l’Église catholique, attestée par les Écritures. Elle est pourtant jugée superstitieuse et non biblique dans beaucoup de cercles protestants.
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Être chrétien catholique suppose qu'on accepte intégralement la profession de foi de l’Église catholique ainsi que son organisation hiérarchique. C'est donc logique que dès l'origine, les protestants rejettent le principe de la papauté, puisqu'ils enseignent des doctrines très différentes des catholiques et créent des églises qui ne peuvent avoir le Pape pour premier responsable. Les églises protestantes sont en effet autonomes les unes vis-à-vis des autres et autonomes vis-à-vis de l’Église catholique qui puise dans le Nouveau Testament la justification du ministère et du pouvoir du Pape.
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« Dans sa bonté, Dieu voulut faire en sorte que la Révélation donnée par lui en vue du salut de toutes les nations demeure tout entière à jamais. À cet effet, il confia à l’Église le trésor de la Parole divine que les pasteurs et le peuple fidèle concourent à conserver, à approfondir et à appliquer à la vie. Dieu lui-même, qui est absolument infaillible, a donc daigné communiquer à son Peuple nouveau qui est l’Église, une certaine infaillibilité participée. Celle-ci ne s’étend qu’aux questions de foi et de mœurs » (Congrégation pour la doctrine de la foi, Déclaration Mysterium Ecclesiae, n°2).
Ainsi, nous croyons fermement tout ce que l’Église catholique enseigne en matière de foi et de mœurs, parce qu'elle est infaillible dans son ensemble. Le Pape, successeur de l'Apôtre Pierre jouit également du charisme d'infaillibilité dans certaines conditions bien précises. Cette infaillibilité du Pape et de l’Église est naturellement contestée par les protestants, car l'avènement du protestantisme a été motivé par le sentiment selon lequel l’Église catholique se serait éloignée de l'enseignement de Jésus contenue dans la Bible.
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Certaines églises protestantes (pas toutes) considèrent que les catholiques ne sont pas de vrais chrétiens, soit à partir de définitions tendancieuses du mot « chrétien », soit parce qu'elles considèrent que l’Église catholique est une église apostate, qui a renié les enseignements de Jésus. Toutefois, l'existence d'une grande multitude de dénominations ou congrégations protestantes différentes pose le problème de la détermination de la vraie Église fondée par Jésus-Christ.