Être chrétien catholique suppose qu'on accepte intégralement la profession de foi de l’Église catholique ainsi que son organisation hiérarchique. C'est donc logique que dès l'origine, les protestants rejettent le principe de la papauté, puisqu'ils enseignent des doctrines très différentes des catholiques et créent des églises qui ne peuvent avoir le Pape pour premier responsable. Les églises protestantes sont en effet autonomes les unes vis-à-vis des autres et autonomes vis-à-vis de l’Église catholique qui puise dans le Nouveau Testament la justification du ministère et du pouvoir du Pape.

1. La prééminence de Pierre

La figure de Pierre est prépondérante parmi les Apôtres et dans l'organisation de l’Église. Voici quelques exemples :

  • Pierre est mentionné 114 fois dans les évangiles (et 57 dans les autres écrits du Nouveau Testament) alors que Jean n'est mentionné que 38 fois (et 8 fois dans les Actes des Apôtres) ;

  • Pierre est toujours mentionné le premier lorsqu'on cite les Apôtres (Mt 10, 2 ; Mc 3, 16 ; Lc 6, 14 ; Ac 1, 13). Matthieu précise même qu'il est « le premier » (Mt 10, 2) ;

  • Pierre appartient au cercle restreint des Apôtres avec Jacques et Jean (Mc 5, 37 ; Mc 13, 3 ; Mc 14, 33). De de ce fait, il est le témoin privilégié de la Transfiguration et de l'Agonie de Jésus ;

  • Pierre est le seul disciple à marcher sur l'eau et quand il prit peur, Jésus l'empêche de sombrer (Mt 14, 29-31) ;

  • Pierre parle régulièrement au nom des Apôtres (Mt 18, 21 ; Mc 8, 29 ; Ac 2, 37-38) ;

  • Après la résurrection, Jésus apparaît d'abord à Pierre, puis aux douze (1 Co 15, 5) ;

  • Pierre est à l'origine du remplacement de Judas (Ac 1, 15-26) en donnant une interprétation authentique des Psaumes 69(68), 26 et 109(108), 8 ;

  • Pierre est aussi à l'origine de l'institution des diacres (Ac 6, 1-8) ;

  • Lorsqu'il y a eu la controverse au sujet de la circoncision, les Apôtres retrouvent Pierre pour délibérer de la question. Tout le monde s'accorde au jugement de Pierre (Ac 15, 1-29) ;

  • L'ombre de Pierre guérit des malades (Ac 5, 15) ;

  • Pierre ressuscite un mort (Ac 9, 38-41).

La liste ne saurait être exhaustive. Jésus a prié pour tous ses Apôtres (Jn 17). Il a prié en particulier pour Pierre pour que sa foi ne défaille pas et en raison de cela, lui a ordonné, à lui seul, de prendre soin de ses frères (Lc 22, 32). C'est encore à lui seul que Jésus donne les clés du Royaume (Mt 16, 18-19).

2. Je te donnerai les clés du Royaume

Dans l'Ancien Testament, les rois avaient coutume de choisir un premier ministre qui avait les mêmes pouvoirs que le roi et qui pouvait prendre des décisions à sa place. On a un exemple en Égypte avec Joseph : « Alors, Pharaon abandonna entre les mains de Joseph tout ce qu'il avait et, avec lui, il ne se préoccupa plus de rien, sauf de la nourriture qu'il prenait » (Gn 39, 6).

« Pharaon dit à Joseph : "Après que Dieu t'a fait connaître tout cela, il n'y a personne d'intelligent et de sage comme toi. C'est toi qui seras mon maître du palais et tout mon peuple se conformera à tes ordres, je ne te dépasserai que par le trône." Pharaon dit à Joseph : "Vois : je t'établis sur tout le pays d’Égypte." Et Pharaon ôta son anneau de sa main et le mit à la main de Joseph, il le revêtit d'habits de lin fin et lui passa au cou le collier d'or. Il le fit monter sur le meilleur char qu'il avait après le sien et on criait devant lui "Abrek." Ainsi fut-il établi sur tout le pays d’Égypte. Pharaon dit à Joseph : "Je suis Pharaon, mais sans ta permission personne ne lèvera la main ni le pied dans tout le pays d’Égypte" » (Gn 41, 39-44).

On a aussi l'exemple d'Elyaqim qui deviendra maître du palais (Is 36, 22 ; 2 R 19, 2) à la place de Shebna à qui Dieu dit : « Je vais te chasser de ton poste, je vais t'arracher de ta place. Et le même jour, j'appellerai mon serviteur Elyaqim fils d'Hilqiyyahu. Je le revêtirai de ta tunique, je le ceindrai de ton écharpe, je lui remettrai tes pouvoirs, il sera un père pour l'habitant de Jérusalem et pour la maison de Juda. Je mettrai la clé de la maison de David sur son épaule, s'il ouvre, personne ne fermera, s'il ferme, personne n'ouvrira. Et je l'enfoncerai comme un clou en un lieu solide ; il deviendra un trône de gloire pour la maison de son père » (Is 22, 19-23).

Cela a un parallèle dans le Nouveau Testament, quand Jésus, qui est le Roi des rois, d'un royaume qui n'est pas de ce monde (Jn 18, 36) dit à Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les Portes de l'Hadès ne tiendront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux : quoi que tu lies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour lié, et quoi que tu délies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour délié » (Mt 16, 18-19).

Ainsi, Jésus fait de Pierre son premier ministre, le chef visible de l’Église. En recevant les clés du Royaume, Pierre acquiert le pouvoir immédiat, plénier et universel de gouverner toute l’Église et de prendre des décisions à la place du Christ. C'est à juste titre qu'il devient le premier Pape, mot signifiant « Père », de même qu'il est dit qu'Elyaqim « sera un père pour l'habitant de Jérusalem et pour la maison de Juda » (Is 22, 21).

On note que Jésus donne aux autres Apôtres le pouvoir de lier et de délier : « En vérité je vous le dis : tout ce que vous lierez sur la terre sera tenu au ciel pour lié, et tout ce que vous délierez sur la terre sera tenu au ciel pour délié » (Mt 18, 18). Ils vont pouvoir ainsi participer au ministère de Pierre qui ne peut pas être partout à la fois.

Jésus seul est « le Saint, le Vrai, celui qui détient la clef de David : s'il ouvre, nul ne fermera, et s'il ferme, nul n'ouvrira » (Ap 3, 7). Et c'est à Pierre seul – et non à tous les 12 Apôtres – que Jésus donne ces clés du Royaume, lui donnant ainsi la prééminence sur les autres Apôtres. Cela est comparable aux rois de l'Ancien Testament qui avaient plusieurs personnes pour les aider dans le gouvernement (1 R 4 ; 2 S 8), parmi lesquels il y avait le premier ministre qui était la figure de plus haute importance.

3. Tu t'appelleras Céphas

À plusieurs reprises, Dieu a changé le nom de certaines personnes pour correspondre à une nouvelle mission. C'est ainsi qu'Abram (nom signifiant : « père exalté ») devient Abraham (nom signifiant : « père d'une multitude » ; Gn 17, 4-5). De même Saraï (nom signifiant : « ma princesse ») devient Sarah (nom signifiant : « mère des nations » ; Gn 17, 15-16).

Jésus a changé également le nom de Simon en disant : « Tu es Simon, le fils de Jean ; tu t'appelleras Céphas – ce qui veut dire Pierre » (Jn 1, 42). Plus tard, Jésus précisera la mission correspondant au changement de nom : « Eh bien ! moi je te dis : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les Portes de l'Hadès ne tiendront pas contre elle » (Mt 16, 18).

L’Église ne sera pas bâtie sur les autres Apôtres mais bien sur (la) Pierre solide contre laquelle les portes de la mort ne pourront rien, de même que Shebna est comparé à un pieu solide, signe de la stabilité de son royaume (Is 22, 23). Les autres apôtres sont des collaborateurs de Pierre dans sa charge, ce qui leur confère d'être avec lui les « colonnes de l’Église » (Ga 2, 9), l’Église elle-même étant « colonne et support de la vérité » (1 Tm 3, 15).

4. Sur cette pierre je bâtirai mon Église

Une controverse est née autour des mots grecs utilisés par Jésus quand il dit : « Tu es Pierre (en grec : Petros), et sur cette pierre (en grec : petra), je bâtirai mon Église » (Mt 16, 18). Certains voudraient conclure de ce jeu de mots que l’Église ne serait pas bâtie sur Pierre mais sur une petra différente. Mais il n'en est rien lorsqu'on connaît les subtilités de la langue grecque utilisée dans la rédaction du Nouveau Testament.

En grec, les terminaisons des mots dépendent du genre (masculin, féminin ou neutre). Petros est masculin et petra féminin. Il ne convenait donc pas d'appeler Pierre Petra. D'ailleurs Petros n'est utilisé dans le Nouveau Testament que pour désigner la personne de Pierre. Petra est utilisé 15 fois dans le Nouveau Testament pour signifier « rocher ». Certaines polémiques voudraient que petros signifie « pierre, morceau de roc » et petra « rocher, grande masse de roc », mais les spécialistes de la langue grecque considèrent que cette distinction est factice.

Les mots grecs lithos (pierre) ou psèphos (caillou) auraient dû être utilisés si l'auteur voulait faire la différence entre la taille des pierres. On le voit par exemple lorsque l'Apôtre dit : « Vous-mêmes, comme pierres (lithoi) vivantes, prêtez-vous à l'édification d'un édifice spirituel, pour un sacerdoce saint, en vue d'offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ » (1 P 2, 5). Jésus dit : « Au vainqueur, je donnerai de la manne cachée et je lui donnerai aussi un caillou (psèphon) blanc, un caillou (psèphon) portant gravé un nom nouveau que nul ne connaît, hormis celui qui le reçoit » (Ap 2, 17).

De plus, la deuxième partie de la phrase « et sur cette pierre » (en grec : καὶ ἐπὶ ταύτῃ τῇ πέτρᾳ : kai épi touta tè pétra) utilise une construction qui met en relief la pierre à l'aide du pronom démonstratif « touta » qui se rapporte nécessairement à Petros, et qui a dans ce cas le sens de « même » (cf. Rm 8, 16 et 26 : αὐτὸ τὸ πνεῦμα : l'Esprit lui-même... ; Lc 13, 1 : ἐν αὐτῷ τῷ καιρῷ : en ce même temps ; Lc 23, 12 : ἐν αὐτῇ τῇ ἡμέρᾳ : ce même jour...  ; Mc 16, 14 : ἀνακειμένοις αὐτοῖς τοῖς ἕνδεκα : il se manifesta aux onze eux-mêmes ; Jn 5, 36 : αὐτὰ τὰ ἔργα : ces œuvres mêmes... ; etc.).

La traduction littérale de la déclaration de Jésus est donc : « Tu es Pierre et sur cette pierre-ci, sur cette pierre même, je bâtirai mon Église ». Le contexte immédiat indique donc que la petra dont Jésus parle est sans aucun doute Petros, Pierre.

D'ailleurs, Jésus parlait souvent en araméen (Mt 27, 46), langue dans laquelle Petros et petra correspondent tous les deux à Céphas, nouveau nom donné à Pierre, ce qui donnerait : « Tu es Céphas et sur cette céphas je bâtirai mon Église. » Ce nom araméen Céphas est utilisé plusieurs fois par saint Paul qui a écrit toutes ses lettres en grec (1 Co 1, 12 ; 1 Co 3, 22 ; 1 Co 9, 5 ; 1 Co 15, 5 ; Ga 1, 18 ; Ga 2, 9).

La déclaration de Jésus à Pierre est consécutive à sa confession de foi. Jésus dit aux Apôtres : « "Mais pour vous, leur dit-il, qui suis-je ?" Simon-Pierre répondit : "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant." En réponse, Jésus lui dit : "Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car cette révélation t'est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux" » (Mt 16, 15-17). C'est la raison pour laquelle certains Pères de l’Église considèrent également que la foi de Pierre est une pierre solide sur laquelle est bâtie l’Église, puisque cette foi vient directement du Père. Cette interprétation est secondaire et n'enlève rien à ce que, dans les Écritures, ce soit l'Apôtre Pierre lui-même qui est la petra sur laquelle Jésus a promis de bâtir son Église.

Car, bien avant Pierre, Jean-Baptiste (Jn 1, 34-36), André (Jn 1, 41), Nathanaël (Jn 1, 49), Marthe (Jn 11, 27) ont proclamé dès le début du ministère de Jésus ce que Pierre a proclamé en Mt 16, 18, à savoir que Jésus était le Christ, le Fils du Dieu vivant. Mais c'est uniquement à Pierre que Jésus déclare : « Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Église, et les Portes de l'Hadès ne tiendront pas contre elle » (Mt 16, 18).

5. Jésus, seul Rocher

Certains avancent la thèse selon laquelle la petra sur laquelle sera bâtie l’Église est Jésus lui-même selon ce qu'il est écrit : « Nos pères ont tous été sous la nuée, tous ont passé à travers la mer. Tous ont bu le même breuvage spirituel – ils buvaient en effet à un rocher (petra) spirituel qui les accompagnait, et ce rocher (petra), c'était le Christ » (1 Co 10, 1.4). « C'est lui la pierre (lithos) que vous, les bâtisseurs, avez dédaignée, et qui est devenue la pierre d'angle » (Ac 4, 11).

Contre cette thèse, il faut noter que Dieu est le seul rocher : « Vous, magnifiez notre Dieu. Il est le Rocher, son œuvre est parfaite » (Dt 32, 3-4). Mais Abraham est aussi appelé rocher : « Écoutez-moi, vous qui êtes en quête de justice, vous qui cherchez Yahvé. Regardez le rocher d'où l'on vous a taillés et la fosse d'où l'on vous a tirés. Regardez Abraham votre père et Sara qui vous a enfantés. Il était seul quand je l'ai appelé, mais je l'ai béni et multiplié » (Is 51, 1-2).

Parallèlement, dans le Nouveau Testament, Jésus est le rocher (petra) et il choisit une autre petra, Pierre en l'occurrence pour être le rocher visible au milieu de son peuple.

Saint Paul note qu'il a posé les fondements et reconnaît en même temps que Jésus et nul autre, a posé les fondements de l’Église : « Car nous sommes les coopérateurs de Dieu ; vous êtes le champ de Dieu, l'édifice de Dieu. Selon la grâce de Dieu qui m'a été accordée, tel un bon architecte, j'ai posé le fondement. Un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il y bâtit. De fondement, en effet, nul n'en peut poser d'autre que celui qui s'y trouve, c'est-à-dire Jésus Christ » (1 Co 3, 11). Et l'Apocalypse d'ajouter : « Le rempart de la ville repose sur douze fondements portant chacune le nom de l'un des douze apôtres de l'Agneau » (Ap 21, 14).

Tout cela est possible parce que nous sommes participants de la nature divine (2 P 1, 4) ce qui fait que certains attributs du Christ se retrouvent chez Pierre, ou chez les autres Apôtres, ou chez tous les chrétiens, comme le fait d'être pasteur.

6. Jésus, seul Pasteur

Jésus dit : « Je suis le bon pasteur ; le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. J'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de cet enclos ; celles-là aussi, il faut que je les amène ; elles écouteront ma voix ; et il y aura un seul troupeau, un seul pasteur » (Jn 10, 11.16). Notez que pasteur est au singulier dans ces propos et désigne Jésus seul.

Néanmoins, on voit saint Paul inviter les anciens de Millet, puis saint Pierre exhorter les destinataires de sa lettre à être de bons pasteurs : « Soyez attentifs à vous-mêmes, et à tout le troupeau dont l'Esprit Saint vous a établis gardiens pour paître l’Église de Dieu, qu'il s'est acquise par le sang de son propre fils » (Ac 20, 28). « Paissez le troupeau de Dieu qui vous est confié, veillant sur lui, non par contrainte, mais de bon gré, selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec l'élan du cœur » (1 P 5, 2).

Cela s'explique par les mêmes raisons que précédemment. Jésus est le chef des Pasteurs qui récompensera les bons pasteurs : « Et quand paraîtra le Chef des pasteurs, vous recevrez la couronne de gloire qui ne se flétrit pas » (1 P 5, 4).

Il n'est pas difficile de comprendre que dans un groupe de médecins, d'enseignants ou de personnes d'autres professions, il y ait un responsable. Et c'est à Pierre seul que Jésus demande solennellement, après un interrogatoire déconcertant, de paître son troupeau : « Quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon-Pierre : "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ?" Il lui répondit : "Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime." Jésus lui dit : Pais mes agneaux." Il lui dit à nouveau, une deuxième fois : "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ?" – "Oui, Seigneur, lui dit-il, tu sais que je t'aime." Jésus lui dit : "Pais mes brebis." Il lui dit pour la troisième fois : "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ?" Pierre fut peiné de ce qu'il lui eût dit pour la troisième fois : "M'aimes-tu", et il lui dit : "Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime." Jésus lui dit : "Pais mes brebis" » (Jn 21, 15-17).

Pierre reçoit donc de la part de Jésus lui-même, la prééminence sur les autres pasteurs qui participent à son ministère. S'il se présente simplement comme « un ancien » (1 P 5, 1), c'est en raison de son humilité, lui qui écrit quelques lignes plus loin : « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, pour qu'il vous élève au bon moment » (1 P 5, 6). Cette humilité n'est pas le propre de saint Pierre. Saint Paul se présente aussi comme un « simple serviteur » (1 Co 3, 5 ; 2 Co 11, 23), « le moindre de tous les saints » (Ep 3, 8), « l'avorton et le moindre des Apôtres » (1 Co 15, 8-9).

7. Qui est le plus grand ?

Certains soulèvent le fait que les Apôtres n'ont pas compris que Pierre avait la plus haute place comme le pense les catholiques car « il s'éleva aussi entre eux une contestation : lequel d'entre eux pouvait être tenu pour le plus grand ? Il leur dit : "Les rois des nations dominent sur eux, et ceux qui exercent le pouvoir sur eux se font appeler Bienfaiteurs. Mais pour vous, il n'en va pas ainsi. Au contraire, que le plus grand parmi vous se comporte comme le plus jeune, et celui qui gouverne comme celui qui sert" » (Lc 22, 24-26).

Cela est dû au fait que les paroles de Jésus n'étaient pas toujours comprises sur-le-champ. Par exemple, Jésus dit : « "Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai." Les Juifs lui dirent alors : "Il a fallu 46 ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèveras ?" Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela, et ils crurent à l’Écriture et à la parole qu'il avait dite » (Jn 2, 19-22).

C'est pourquoi Jésus dit : « J'ai encore beaucoup à vous dire, mais vous ne pouvez pas le porter à présent. Mais quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous introduira dans la vérité tout entière ; car il ne parlera pas de lui-même, mais ce qu'il entendra, il le dira et il vous dévoilera les choses à venir » (Jn 16, 12-13). L'Esprit Saint a conduit les Apôtres à reconnaître en Pierre le premier ministre, le vicaire du Christ, c'est-à-dire, son remplaçant sur la terre, comme on peut le voir dans les Actes des Apôtres où il conduit le Concile de Jérusalem et donne la règle de foi (Ac 15).

D'ailleurs, dans la controverse de savoir qui était le plus grand, Jésus enseigne d'abord que les plus grands doivent être les serviteurs des autres. Pour terminer, Jésus prie spécialement pour Pierre uniquement et lui confirme ce rôle du plus grand, celui qui a la responsabilité de ses frères : « Moi j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères » (Lc 22, 32) !

8. La succession de Pierre

Tout ce que Jésus a enseigné et institué est appelé à être perpétué jusqu'à la fin des temps. C'est pourquoi on voit Paul se préoccuper de l'institution des diacres, des presbytres et des épiscopes (1 Tm 3, 1-12) qui reçoivent leur pouvoir par l'imposition des mains (Ac 6, 6 ; 1 Tm 5, 22).

Les premiers chrétiens et les Pères de l’Église ont approfondi les paroles du Christ et ont toujours procédé au remplacement des successeurs de Pierre en temps opportun jusqu'à ce jour.

L'institution du ministère pétrinien (le ministère de Pierre, c'est-à-dire, la papauté) par Jésus a de multiples avantages pour l’Église. Elle permet une unité de foi et de discipline, ce qu'on ne retrouve pas dans les autres religions. Le Pape est la seule personne au monde dont le pouvoir s'étend sur toute la terre, partout où il y a des chrétiens catholiques. Il est l'objet de nombreuses attaques en vue de déstabiliser la foi de nombreux croyants selon qu'il est écrit : « Je frapperai le pasteur, et les brebis du troupeau seront dispersées » (Mt 26, 31). Aussi, les chrétiens sont-ils invités à prier instamment pour le Pape, comme le fit toute la communauté lorsque Pierre était en prison, et il fut libéré miraculeusement (Ac 12, 5-11).


Abbé Kizito NIKIEMA, prêtre de l'archidiocèse de Ouagadougou (Burkina Faso)


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