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- Abbé Kizito NIKIEMA
À côté de la doctrine de la « sola fidei », c'est-à-dire que « seule la foi » sauve, le protestantisme enseigne la doctrine de la « sola gratia », c'est-à-dire que l'on est sauvé uniquement par pure grâce de Dieu : rien de ce que l'homme fait ne peut contribuer à son salut. Par conséquent, l'homme n'a pas à faire quoi que ce soit pour mériter d'être sauvé. L’Église catholique enseigne quant à elle, que les bonnes œuvres, qui ne peuvent être accomplies sans la grâce de Dieu, procurent des mérites qui concourent au salut.
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Fidèles à la doctrine de la « sola fidei », c'est-à-dire « seule la foi sauve », et de la « sola gratia », c'est-à-dire, « on est sauvé seulement par la grâce de Dieu », les protestants enseignent la garantie d'être sauvé pour ceux qui croient en Jésus-Christ. Par contre, les catholiques espèrent le salut qui est conditionné par la persévérance dans le Christ, jusqu'à la mort.
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Les péchés n'ont pas la même gravité ni les mêmes conséquences dans notre relation avec Dieu. S'appuyant sur les Saintes Écritures, l’Église catholique distingue les « péchés mortels » qui sont graves et qui peuvent conduire en enfer si l'on ne se repent pas, des péchés « péchés véniels » qui sont moins graves. Par contre, du côté protestant, on enseigne que tous les péchés méritent la colère de Dieu, bien que le croyant soit assuré d'aller au ciel, quels que soient ses péchés.
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Le mot « purgatoire » vient du latin « purgatorium », que l'on peut traduire par « qui purifie », et qui dérive à son tour du verbe « purgare » qui signifie « nettoyer » ou « purifier ». On le dérive aussi du grec « pyr, pyros » qui signifie « feu », ancien emblème de la purification. Le mot « purgatoire », tout comme le mot « Trinité », ne se trouve pas dans la Bible. Il ne faut pas en conclure hâtivement que ce n'est pas une notion biblique.
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La compréhension de l'Eucharistie, encore appelée « sainte Cène » ou « sainte messe » est très différente selon que l'on est catholique ou protestant. Pour les catholiques, après la prière de consécration, le pain et le vin deviennent réellement le Corps et le Sang du Christ. Pour beaucoup de protestants, après la prière de bénédiction, le pain et le vin représenteraient ou deviendraient les symboles du Corps et du Sang du Christ.
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Dans l’Église catholique, la célébration de la sainte messe, encore appelée « Eucharistie » ou « sainte Cène », occupe une place importante. La messe est un vrai sacrifice qui rend présent l'unique sacrifice de Jésus sur la croix. Cela est rejeté par les protestants, qui considèrent la Cène comme une simple commémoration, un simple souvenir de la mort de Jésus.
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« La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas communion au corps du Christ ? Parce qu'il n'y a qu'un pain, à plusieurs nous ne sommes qu'un corps, car tous nous participons à ce pain unique » (1 Co 10, 16-17). Malgré les avancées du dialogue œcuménique, l'hospitalité eucharistique, c'est-à-dire, l'accueil des protestants à la communion catholique et l'inverse, pose problème.
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Luther, le fondateur du protestantisme, a rejeté vigoureusement l'idée du sacerdoce ministériel tel que pratiqué chez les catholiques, c'est-à-dire, l'existence de diacres, de prêtres et d'évêques qui reçoivent leur « pouvoir » par le sacrement de l'ordre. Au contraire, il a enseigné le sacerdoce de tous les croyants, c'est-à-dire, que tous les chrétiens sont égaux de par leur baptême et constituent un peuple de prêtres. Pourtant, le sacerdoce ministériel catholique a des bases bibliques.
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Tandis que l’Église catholique a une haute estime pour le célibat des prêtres, du côté protestant, le célibat est diversement apprécié. Pour certains, les responsables de l’Église doivent nécessairement être mariés. D'autres admettent la possibilité pour eux de rester célibataires mais ne recommandent pas cette option. Toujours est-il que l’Église catholique est souvent accusée, à tort, d'interdire le mariage des prêtres.
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Dans l’Église catholique, il n'y a pas de femmes prêtres. Chez les protestants, on trouve différentes options. Dans certaines dénominations, seuls les hommes peuvent devenir pasteurs. D'autres, au contraire, acceptent des femmes comme pasteurs. La plupart des dénominations rejettent l'idée de prêtres et d'évêques telle que pratiquée dans l’Église catholique. Certaines par contre ont des « bishops » (évêques) et d'autres encore des femmes évêques.
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Pour beaucoup de groupes protestants et pour certains catholiques qui ignorent l'enseignement de l’Église, le célibat pour le Royaume des cieux voulu par Jésus-Christ ne serait pas supérieur au mariage. Cette idée souvent est avancée pour rejeter le célibat des prêtres et l'importance accordée à la virginité perpétuelle de Marie.
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Le sacrement de la réconciliation a une grande place dans l’Église catholique. Régulièrement, les prêtres accueillent les fidèles pour entendre leur confession et absoudre leurs péchés. La pratique de ce sacrement n'est pas toujours aisée en raison de la gêne qu'il peut y avoir d'exposer à autrui des actes dont on a honte. Il y a aussi parfois, le manque de temps des fidèles, l'indisponibilité des prêtres, les longues files, etc. Cela peut conduire certains fidèles à épouser la thèse protestante qui rejette la confession chez un prêtre, et à privilégier la demande de pardon faite directement à Dieu, en particulier la prière du « Je confesse à Dieu tout puissant » dite au début de la messe. Or, la confession chez les prêtres a été instituée par le Christ lui-même. Elle est indispensable pour avoir le pardon des péchés graves.
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La confession des péchés chez un prêtre est considérée comme chose étrange chez les protestants. Plus étranges encore pour eux sont les prières, jeûnes et autres pénitences que le prêtre propose à la suite de la confession, puisque « le sang de Jésus nous purifie de tout péché » (1 Jn 1, 7). D'une manière générale, fidèles à la doctrine de la « sola fidei » (seule la foi sauve) et de la « sola gratia » (on est sauvé uniquement par la grâce de Dieu), les protestants ont du recul vis-à-vis du jeûne et autres actes de pénitence que s'imposent les catholiques à l'occasion du sacrement de la Réconciliation, pendant le carême ou à d'autres moments. Qu'en dit vraiment la Bible ?
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La question des indulgences a été le catalyseur de la Réforme protestante. C'est donc un sujet controversé qui demeure néanmoins une doctrine de l’Église catholique par laquelle les chrétiens sont appelés à rechercher « la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur » (He 12, 14). Par un cœur contrit, la réception du sacrement de la réconciliation qui efface les péchés et en luttant contre tout attachement au péché, même véniel, le chrétien peut bénéficier des indulgences, qui sont une remise des peines temporelles dues au péché.
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Les sacrements ont été institués par le Christ. Ce sont des signes visibles accompagnés de paroles qui confèrent une grâce particulière de façon efficace, certaine, parce que c'est le Christ lui-même qui agit lorsque les sacrements sont célébrés. Dans l’Église catholique, on dénombre sept sacrements : le baptême, la confirmation, l'Eucharistie, le sacrement de la réconciliation, le sacrement des malades, le mariage et le sacrement de l'ordre. Les dénominations protestantes ne retiennent généralement que deux sacrements qu'elles appellent « ordonnances », à savoir, le baptême et la Cène (Eucharistie).