Quel est le verset biblique qui prouve l'Assomption ? C'est une question récurrente adressée aux catholiques pour réfuter ce dogme qui n'est pas clairement mentionné dans la Bible. Néanmoins, non sans appuis bibliques, l’Église catholique est fière de professer que « Marie, l’Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste » (Pie XII, Constitution Apostolique Munificentissimus Deus). C'est ce que l'on nomme Assomption de la Très Sainte Vierge Marie, fêtée le 15 août.

1. Des personnes enlevées au ciel dans la Bible

L'Assomption n'est pas chose impossible. Deux personnes de l'Ancien Testament ont été enlevées au ciel : Hénok et Élie :

  • « Hénok marcha avec Dieu, puis il disparut, car Dieu l'enleva » (Gn 5, 24). « Par la foi, Hénoch fut enlevé, en sorte qu'il ne vit pas la mort, et on ne le trouva plus, parce que Dieu l'avait enlevé. Avant son enlèvement, en effet, il lui est rendu témoignage qu'il avait plu à Dieu » (He 11, 5) ;

  • « Or, comme ils marchaient en conversant, voici qu'un char de feu et des chevaux de feu se mirent entre eux deux, et Élie monta au ciel dans le tourbillon » (2 R 2, 11).

2. La décomposition du corps, conséquence du péché

Le jour de la Pentecôte, Pierre prêche hardiment la résurrection de Jésus en disant : « Frères, il est permis de vous le dire en toute assurance : le patriarche David est mort et a été enseveli, et son tombeau est encore aujourd'hui parmi nous. Mais comme il était prophète et savait que Dieu lui avait juré par serment de faire asseoir sur son trône un descendant de son sang, il a vu d'avance et annoncé la résurrection du Christ qui, en effet, n'a pas été abandonné à l'Hadès, et dont la chair n'a pas vu la corruption : Dieu l'a ressuscité, ce Jésus ; nous en sommes tous témoins » (Ac 2, 29-32). Ce faisant, il fait allusion au Psaume de David qui dit : « Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, Tu ne permettras pas que ton bien-aimé voie la corruption » (Ps 16(15), 10).

Jésus qui est sans péché ne connaît pas la corruption de son corps. De même, Marie, parce qu'elle est Immaculée Conception, c'est-à-dire qu'elle a été conçue sans le péché originel, et parce qu'elle n'a pas commis de péché personnel dans sa vie, n'a pas connu la corruption de son corps à la fin de sa vie terrestre.

3. Marie, la Nouvelle Arche incorruptible

Dans l'Ancien Testament, l'Arche de l'Alliance était une sorte de coffre dont la fabrication a été ordonnée par Dieu dans tous les détails (Ex 25,10-22), pour être le signe de sa présence au milieu de son peuple. Il y a une remarquable ressemblance entre l'Arche de l'Alliance et Marie que nous avons détaillée dans cet article sur l'Immaculée Conception.

La première Arche de l'Alliance était conçue en bois d'acacia, bois « précieux », traduit en grec par bois « incorruptible » dans la Septante, et recouvert d'or pur, incorruptible aussi (Ex 25, 10-11). Par conséquent, Marie, la Nouvelle Arche est aussi incorruptible et ne pouvait pas connaître la décomposition à la fin de sa vie.

4. L'Assomption dans la Bible

La dernière mention de la vie terrestre de Marie dans le Nouveau Testament se trouve au début des Actes des Apôtres où elle apparaît en prière avec les Apôtres (Ac 1, 14) après l'Ascension de Jésus, dans l'attente de la Pentecôte.

Cependant, nous avons la certitude que Marie est au Ciel. Saint Jean, qui l'avait hébergé chez lui après la mort de Jésus (Jn 19, 26-27) la voit à présent au ciel dans une vision : « Alors s'ouvrit le temple de Dieu, dans le ciel, et son arche d'alliance apparut, dans le temple ; puis ce furent des éclairs et des voix et des tonnerres et un tremblement de terre, et la grêle tombait dru... Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! Le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête ; elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l'enfantement. Or la Femme mit au monde un enfant mâle, celui qui doit mener toutes les nations avec un sceptre de fer » (Ap 11, 19 – 12, 5). Il n'y a pas de doute qu'il s'agit de Marie puisque c'est son Fils Jésus qui doit gouverner toutes les nations avec un sceptre de fer.

On lit dans les Psaumes : « Lève-toi, Yahvé, vers ton repos, toi et l'arche de ta force » (Ps 132(131), 8). C'est une invitation au Seigneur d'aller vers le lieu de son repos, un lieu permanent, avec l'Arche de l'Alliance. Appliqué à Jésus, après sa mort, il s'élève physiquement au ciel, le lieu de son repos, puis il fait entrer dans ce lieu Marie, la Nouvelle Arche de l'Alliance.

5. Un dogme de l’Église

L'Assomption a été définie comme un dogme le 1er novembre 1950 par le Pape Pie XII, dans un document titré Constitution Apostolique Munificentissimus Deus, en ces termes : « Nous proclamons, déclarons et définissons que c’est un dogme divinement révélé que Marie, l’Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste ».

Un dogme est une vérité de foi à laquelle le fidèle catholique doit croire. Leur but est de préciser une croyance, d'arrêter les doutes de certains ou de mettre fin à des débats. C'est ainsi que dans les Actes des Apôtres, des protagonistes sont réunis autour de Pierre qui délibère sur la question de la circoncision que certains tenaient pour obligatoire pour ceux qui devenaient chrétiens (Ac 15, 22-29). Et le Pape est le successeur de saint Pierre. Il ne définit pas les dogmes de façon arbitraire. Il demande toujours l'avis de tous les évêques du monde avant la proclamation d'un dogme.

Pour le cas de l'Assomption, cette croyance est très ancienne et date des premiers chrétiens. Plusieurs saints mentionnent la fin de la vie de Marie dans leurs écrits. Le développement théologique sur l'Assomption a été favorisé par l'institution de fêtes qui portaient le nom de « dormition » ou « d’Assomption » de la Vierge. L'Assomption est la conséquence de l'Immaculée Conception, dogme proclamé plus tôt en 1854.

Autre exemple historique, les chrétiens ont toujours cru à la divinité du Christ et de l'Esprit Saint. C'est plus tard, au IVème siècle que le mot « Trinité » a été inventé pour caractériser l'idée d'un seul Dieu en trois Personnes avec des précisions dogmatiques dans plusieurs conciles. « Jésus est Dieu, né de Dieu, lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré non pas créé, consubstantiel au Père, et par lui tout a été fait ». Cette profession de foi a été définie au Concile de Nicée en 325 et complétée au Concile de Constantinople en 381 pour rejeter plusieurs doctrines contraires qui avaient cours à cette époque, avec des tentatives d'explication à partir de la Bible. Nous notons que les protestants acceptent la Trinité (même si ce mot n'apparaît pas dans la Bible) ainsi que ces dogmes christologiques définis par l’Église catholique.


Abbé Kizito NIKIEMA, prêtre de l'archidiocèse de Ouagadougou (Burkina Faso)


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