Pour beaucoup de groupes protestants et pour certains catholiques qui ignorent l'enseignement de l’Église, le célibat pour le Royaume des cieux voulu par Jésus-Christ ne serait pas supérieur au mariage. Cette idée est souvent avancée pour rejeter le célibat des prêtres et la virginité perpétuelle de Marie.
1. Les sources bibliques
Lorsque Jésus enseigne que dans la Nouvelle Alliance, le divorce est interdit, les Apôtres, choqués, lui dirent : « Si telle est la condition de l'homme envers la femme, il n'est pas expédient de se marier ». Et Jésus répliqua : « Tous ne comprennent pas ce langage, mais ceux-là à qui c'est donné. Il y a, en effet, des eunuques qui sont nés ainsi du sein de leur mère, il y a des eunuques qui le sont devenus par l'action des hommes, et il y a des eunuques qui se sont eux-mêmes rendus tels à cause du Royaume des Cieux. Qui peut comprendre, qu'il comprenne ! » (Mt 19, 9-12)
Ceux qui se sont rendus eux-mêmes eunuques à cause du Royaume des Cieux sont ceux qui ont choisi de rester vierge ou célibataire pour le seul motif de vivre pour le Royaume des Cieux. Jésus confirme l'inquiétude des apôtres « Si telle est la condition de l'homme envers la femme, il n'est pas expédient de se marier » en expliquant qu'il n'est pas donné à tout le monde de comprendre cela.
Dans sa lettre aux Corinthiens, au Chapitre 7, saint Paul va discuter du célibat et du mariage. « Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi; mais chacun reçoit de Dieu son don particulier, celui-ci d'une manière, celui-là de l'autre. Je dis toutefois aux célibataires et aux veuves qu'il leur est bon de demeurer comme moi. Mais s'ils ne peuvent se contenir, qu'ils se marient: mieux vaut se marier que de brûler » (1 Co 7, 7-9). Il explique plus loin que l'état du célibat consacré permet de s'attacher plus facilement à Dieu avec un cœur sans partage que dans l'état du mariage (1 Co 7, 32-35). Il termine en disant : « celui qui se marie avec sa fiancée fait bien, mais celui qui ne se marie pas avec elle fait mieux encore » (1 Co 7, 38).
2. L'enseignement de l’Église
Se référant à ces mêmes textes de l’Écriture, le Concile de Trente a déclaré la supériorité de la virginité consacrée ou célibat pour le Royaume par rapport au mariage en ces termes : « Si quelqu’un dit que l’état du mariage doit être placé au-dessus de l’état de virginité ou de célibat, et qu’il n’est ni mieux ni plus heureux de rester dans la virginité ou le célibat que de contracter mariage qu’il soit anathème. » (Session XXIV : Doctrine et canons sur le sacrement de mariage, 11 novembre 1563, 10e canon)
Il ne s'agit pas d'une dépréciation du mariage qui est un don de Dieu qui doit être honoré de tous (cf. He 13, 4). Celui qui interdirait le mariage est un ennemi de Dieu (cf. 1 Tm 4, 3). Le mariage et le célibat consacré sont deux charismes complémentaires, comme le rappelle le Concile Vatican II aux futurs prêtres : « Les séminaristes doivent avoir une connaissance exacte des devoirs et de la dignité du mariage chrétien, qui représente l’amour du Christ et de l’Église (cf. Ep 5, 32s). Ils doivent percevoir aussi la supériorité de la virginité consacrée au Christ de manière à se livrer au Seigneur en un don total du corps et de l’âme, par un choix magnanime et mûrement délibéré. » (Décret sur la formation des prêtres Optatam totius, n°10 ; voir aussi Pie XII, Encyclique Sacra virginitatis sur le mariage et la virginité, n°31)
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