Certaines églises évangéliques / protestantes (pas toutes) considèrent que les catholiques ne sont pas de vrais chrétiens, soit à partir de définitions tendancieuses du mot « chrétien », soit parce qu'elles considèrent que l’Église catholique est une église apostate qui a renié les enseignements de Jésus. Toutefois, l'existence d'une grande multitude de dénominations ou congrégations protestantes différentes pose le problème de la détermination de la vraie Église fondée par Jésus-Christ.

1. Qui sont les chrétiens ?

Selon la Bible, « c'est à Antioche que, pour la première fois, les disciples reçurent le nom de chrétiens. » (Ac 16, 26) Luther, le fondateur du protestantisme a quitté l’Église catholique en 1521. Si les catholiques ne sont pas des chrétiens (tout court) ou des vrais chrétiens, cela signifie-t-il qu'il n'y a pas eu du tout de chrétiens (tout court) ou de vrais chrétiens depuis les premiers siècles jusqu'en 1521 ?

La réforme protestante est née suite à des abus constatés dans l’Église catholique. Soit. Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Il ne faut pas confondre les péchés des membres de l’Église catholique, en particulier les péchés de ses dirigeants, les scandales du passé, à l'enseignement de l’Église catholique qui est restée la même depuis les origines. Qu'on se souvienne que tous les hommes sont pécheurs. « Si nous disons : "Nous n'avons pas de péché", nous nous abusons, la vérité n'est pas en nous. Si nous disons : "Nous n'avons pas péché", nous faisons de lui [Jésus] un menteur, et sa parole n'est pas en nous » (1 Jn 1, 10). C'est pourquoi, tous les catholiques, surtout ceux qui assument des responsabilités, devraient rechercher la sainteté « sans laquelle personne ne verra le Seigneur » (He 12, 14), pour que brille aux yeux du monde la vraie clarté de l’Église catholique fondée par le Christ, selon les paroles de l'Apôtre Paul : « Nous ne donnons à personne aucun sujet de scandale, pour que le ministère ne soit pas décrié » (2 Co 6, 3).

2. Jésus a fondé une et une seule Église

Jésus a fondé une seule Église, l’Église catholique, quand il dit à Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les Portes de l'Hadès ne tiendront pas contre elle » (Mt 16, 18). Remarquez qu'il a dit MON Église, et non pas MES Églises. Au cours de l'histoire, d'autres « églises » ont été créées, soit indépendamment, soit en se séparant de l’Église catholique (cf. 1 Co 11, 18-19 ; Ga 1, 6-9 ; 1 Jn 2, 18-19).

On peut donc donner la date de fondation de ces églises et dire précisément qui les a fondées, et même recenser les divisions qu'il y a eu dans ces églises après leur fondation. C'est pourquoi, la seule Église fondée directement par Jésus-Christ subsiste dans l’Église catholique uniquement. Jésus dit à ses disciples alors qu'il s'en allait au ciel : « Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde » (Mt 28, 20). D'ailleurs, « quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous introduira dans la vérité tout entière » (Jn 16, 13).

Par voie de conséquence, puisque Jésus a fondé lui-même son Église, l’Église catholique, puisqu'il a promis que les portes de la mort ne pourront rien contre elle, puisqu'il a promis d'être avec ses disciples tous les jours jusqu'à la fin du monde, il est alors très certain que l’Église catholique ne peut pas se tromper dans son enseignement.

Par contre, si certains pensent que l’Église s'est éloignée dans son enseignement, ils veulent dire en fait que le Christ n'a pas pu garantir la vraie doctrine, la « seule foi » (Ep 4, 5) « transmise une fois pour toutes » (Jude 3) dans l’Église que lui-même a fondée. Si le Christ n'a pas pu le faire dans l’Église catholique, qu'est-ce qui permet alors de supposer qu'il pourrait conserver l'intégrité de la foi chrétienne dans une multitude d'églises protestantes fondées par des hommes plus de 1500 ans après sa venue ? 

3. Peut-il y avoir plusieurs dénominations ?

Si une personne décide de quitter l’Église catholique pour le protestantisme, elle est confrontée à des questions fondamentales : quelle dénomination ou église protestante choisir ? Pourquoi y a-t-il tant de dénominations alors que le Christ n'a pas souhaité de divisions (cf. Jn 17, 20-21) ? Laquelle enseigne la vérité ? Car entre les dizaines de milliers de dénominations qu'il y a dans le monde, à cause de l'interprétation personnelle de la Bible, les différences dans la confession de foi sont parfois énormes. Le seul consensus consiste à rejeter les enseignements de l’Église catholique. L'expérience montre l'existence d'un nomadisme religieux : on essaye telle église protestante, si l'on n'est pas satisfait, on passe à une autre ou on fonde soi-même son église. Il n'est pas rare de voir des chrétiens revenir à l'église catholique après avoir fait le tour sans trouver leur compte.

Certains pensent qu'il suffit de croire en Jésus-Christ, et de suivre ses enseignements contenus dans la Bible pour être membre de l’Église du Christ. Naturellement, ils ajoutent que l’Église catholique ne suit pas les enseignements de la Bible. Cette conception de l’Église est contraire à la volonté du Christ qui a prescrit aux chrétiens « à ne faire plus qu'un dans la foi et la connaissance du Fils de Dieu, et à constituer cet Homme parfait, dans la force de l'âge, qui réalise la plénitude du Christ. Ainsi nous ne serons plus des enfants, nous ne nous laisserons plus ballotter et emporter à tout vent de la doctrine, au gré de l'imposture des hommes et de leur astuce à fourvoyer dans l'erreur. Mais, vivant selon la vérité et dans la charité, nous grandirons de toutes manières vers Celui qui est la Tête, le Christ. » (Ep 4, 13-15). En d'autres termes, l’Église ne peut pas être vue comme une collection de dénominations indépendantes professant des doctrines contradictoires. Ce n'est pas du tout ce que Jésus a voulu.

Jésus a prié pour que ses disciples soient un : « Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi, afin que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyé. » (Jn 17, 20-21) C'est pourquoi les Apôtres fustigeaient les divisions qui commençaient à exister au sein des communautés : « Vous êtes encore charnels. Du moment qu'il y a parmi vous jalousie et dispute, n'êtes-vous pas charnels et votre conduite n'est-elle pas tout humaine ? Lorsque vous dites, l'un: "Moi, je suis à Paul", et l'autre: "Moi, à Apollos", n'est-ce pas là bien humain ? » (1 Co 3, 3-4) Qu'en est-il aujourd’hui ?

Il est donc important de prendre au sérieux ces avertissements de la lettre aux Hébreux : « Ne désertez pas votre propre assemblée, comme quelques-uns ont coutume de le faire, mais encouragez-vous mutuellement, et d'autant plus que vous voyez approcher le Jour. » (He 10, 25) Car, comme le dit la Bible elle-même, il nous faut discerner les faux apôtres (Ap 2, 2) et les faux prophètes : « Il y a eu de faux prophètes dans le peuple, comme il y aura aussi parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses et qui, reniant le Maître qui les a rachetés, attireront sur eux-mêmes une prompte perdition. Beaucoup suivront leurs débauches, et la voie de la vérité sera blasphémée, à cause d'eux. Par cupidité, au moyen de paroles trompeuses, ils trafiqueront de vous, eux dont le jugement depuis longtemps n'est pas inactif et dont la perdition ne sommeille pas. » (2 P 2, 1-3).

 

À lire aussi : La Bible ou la Tradition de l’Église, laquelle croire ?

Pin It

Tiktok

Facebook

Parolesdevie.bf

Ce site vous est offert par l'Abbé Kizito NIKIEMA, prêtre de l'archidiocèse de Ouagadougou (Burkina Faso).

Back to Top