Cela peut paraître surprenant, mais on pourrait affirmer que le cerveau est le premier organe sexuel ! Tout d'abord parce que c'est le cerveau qui règle le fonctionnement de tous les organes du corps. En particulier, le cerveau secrète les hormones qui affectent directement le fonctionnement des organes génitaux. Il gère aussi les connexions nerveuses qui assurent le plaisir.

C'est pourquoi la psychologie joue un rôle important dans la sexualité. Il suffit de donner libre cours à son imagination pour déclencher ses organes sexuels. Par contre la peur, le stress, les échecs sexuels, les mésententes dans le foyer, le manque d'amour, les blessures affectives surtout les cas de viols sont à l'origine de la plupart des pannes sexuelles (absence de désir ou de plaisir, impuissance, troubles d'érection, éjaculation précoce, vaginisme, etc.).

Il est donc vital de protéger son cerveau et son affectivité d'expériences inutiles qui la blessent, en vivant dans la chasteté. Lorsqu'on se laisse dominer par des pensées perverses, par des images pornographiques, etc., on perd progressivement la maîtrise de soi, et on passe à la dépendance. De même qu'un fumeur dirait qu'il lui est impossible de ne pas fumer, ou un alcoolique qu'il ne peut plus s'empêcher de boire, un dépendant dirait qu'il n'est pas possible de se passer de sexe. Pendant ce temps, ceux qui sont lucides et qui ont la maîtrise de soi se rendent bien compte qu'on peut bien vivre sans boire, sans fumer et sans luxure.

Chacun a donc une responsabilité dans ce domaine, pour ne pas se laisser dominer par la passion. Car, « tout comme dans les autres domaines de l’activité humaine, il ne peut y avoir ici de liberté sans responsabilité : la liberté ne peut pas dans ce cas, ne pas tenir compte, en toute responsabilité, du bien qu’elle gère, à savoir le sexe et l’activité sexuelle, ni faire abstraction de toute la richesse personnelle que le sexe comporte, de la vie personnelle qu’il implique, de l’éventuel impact sur les autres personnes et sur la famille qui en serait issue. Le sexe, même s’il s’accompagne toujours de l’élan spontané, n’est jamais un simple jeu et il ne peut faire abstraction de la richesse de la spiritualité. C’est pourquoi toute la vie sexuelle doit s’accompagner de responsabilité. [...] La responsabilité veut également dire accepter la sexualité pour ce qu’elle est et pour ce qu’elle comporte dans ses significations et dans ses conséquences » [1].

Une des finalités importantes de la sexualité est le don de la vie. Quelle peine pour les jeunes filles qui deviennent enceintes et se voient proposer l'avortement, crime abominable, parce que le jeune homme dit qu'il n'est pas prêt ou qu'il n'en veut pas ou encore qu'il ne peut en être l'auteur ! Quelle douleur secrète pour les enfants qui sont nés hors mariage, considérés par leurs parents comme « une erreur de jeunesse » ! Comment vivre harmonieusement lorsqu'on sait qu'on est né à la suite d'une erreur, lorsque les parents se sont remariés chacun de son côté et que l'on n'est accepté ni par le mari de maman ni par la femme de papa ?

La réflexion et la responsabilité doivent prévaloir également au sujet de maladies dont le mode de transmission est essentiellement la voie sexuelle : VIH/SIDA et autres Infections Sexuellement Transmissibles (IST). La solution du préservatif comme moyen de protection n'est pas fiable à 100% et il convient de choisir la meilleure façon de protéger sa santé et celle des autres, celle de vivre dans la chasteté, notamment l'abstinence si l'on n'est pas marié, et la fidélité dans le mariage.

Tout homme fait des choix dans sa vie de tous les jours et subit lui-même les conséquences et les fait subir aux autres, soit parce que les actes posés visent directement autrui, soit parce que par solidarité humaine, ce qui affecte une personne (joie, souffrance, deuil) affecte aussi son entourage. Il convient de faire le bon choix. Dieu dit en effet : « Je prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre : je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez, aimant Yahvé ton Dieu, écoutant sa voix, t'attachant à lui » (Dt 30, 19-20).

Pour choisir la vie, la bénédiction, il faut un cœur pur. « Le cœur est le siège de la personnalité morale : "C’est du cœur que viennent intentions mauvaises, meurtres, adultères et inconduites" (Mt 15, 19). La lutte contre la convoitise charnelle passe par la purification du cœur et la pratique de la tempérance » [2]. On voit très bien dans la Bible comment David qui n'a pas maîtrisé son regard s'est fait amener la femme d'Urie qui devint enceinte de lui (cf. 2 S 11, 2-5).

« Le Baptême confère à celui qui le reçoit la grâce de la purification de tous les péchés. Mais le baptisé doit continuer à lutter contre la concupiscence de la chair et les convoitises désordonnées. Avec la grâce de Dieu, il y parvient :

  • Par la vertu et le don de chasteté, car la chasteté permet d’aimer d’un cœur droit et sans partage.

  • Par la pureté d’intention qui consiste à viser la fin véritable de l’homme : d’un œil simple, le baptisé cherche à trouver et à accomplir en toute chose la volonté de Dieu (cf. Rm 12, 2 ; Col 1, 10).

  • Par la pureté du regard, extérieur et intérieur ; par la discipline des sentiments et de l’imagination ; par le refus de toute complaisance dans les pensées impures qui inclinent à se détourner de la voie des commandements divins : "La vue éveille la passion chez les insensés" (Sg 15, 5).

  • Par la prière. [...]

La pureté demande la pudeur. Celle-ci est une partie intégrante de la tempérance. La pudeur préserve l’intimité de la personne. Elle désigne le refus de dévoiler ce qui doit rester caché. Elle est ordonnée à la chasteté dont elle atteste la délicatesse. Elle guide les regards et les gestes conformes à la dignité des personnes et de leur union.

La pudeur protège le mystère des personnes et de leur amour. Elle invite à la patience et à la modération dans la relation amoureuse ; elle demande que soient remplies les conditions du don et de l’engagement définitif de l’homme et de la femme entre eux. La pudeur est modestie. Elle inspire le choix du vêtement. Elle maintient le silence ou le réserve là où transparaît le risque d’une curiosité malsaine. Elle se fait discrétion. Il existe une pudeur des sentiments aussi bien que du corps. Elle proteste, par exemple, contre les explorations "voyeuristes" du corps humain dans certaines publicités, ou contre la sollicitation de certains médias à aller trop loin dans la révélation de confidences intimes. La pudeur inspire une manière de vivre qui permet de résister aux sollicitations de la mode et à la pression des idéologies dominantes.

Les formes revêtues par la pudeur varient d’une culture à l’autre. Partout, cependant, elle reste le pressentiment d’une dignité spirituelle propre à l’homme. Elle naît par l’éveil de la conscience du sujet. Enseigner la pudeur à des enfants et à des adolescents c’est les éveiller au respect de la personne humaine » [3].

 

Notes : 

[1] Elio Sgreccia, Manuel de bioétique. Les fondements et l'éthique biomédicale, trad. Robert Hivon, 1999 p. 419.

[2] Catéchisme de l’Église Catholique, n°2517.

[3] Catéchisme de l’Église Catholique, n°2520-2524.

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