« Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez emprisonnés avec eux, et de ceux qui sont maltraités, comme étant vous aussi dans un corps » (He 13, 3).

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Pour l’Église catholique, « tous les hommes de n'importe quelle race, âge ou condition, possèdent, en tant qu'ils jouissent de la dignité de personne, un droit inaliénable à une éducation qui réponde à leur vocation propre, soit conforme à leur tempérament, à la différence des sexes, à la culture et aux traditions nationales, en même temps qu'ouverte aux échanges fraternels avec les autres peuples pour favoriser l'unité véritable et la paix dans le monde. Le but que poursuit la véritable éducation est de former la personne humaine dans la perspective de sa fin la plus haute et du bien des groupes dont l'homme est membre et au service desquels s'exercera son activité d'adulte.

Il faut donc, en tenant compte du progrès des sciences psychologique, pédagogique et didactique, aider les enfants et les jeunes gens à développer harmonieusement leurs aptitudes physiques, morales, intellectuelles, à acquérir graduellement un sens plus aigu de leur responsabilité, dans l'effort soutenu pour bien conduire leur vie personnelle et la conquête de la vraie liberté, en surmontant courageusement et généreusement tous les obstacles. Qu'ils bénéficient d'une éducation sexuelle à la fois positive et prudente au fur et à mesure qu'ils grandissent. De plus, qu'ils soient formés à la vie sociale de telle sorte que, convenablement initiés aux techniques appropriées et indispensables, ils deviennent capables de s'insérer activement dans les groupes qui constituent la communauté humaine, de s'ouvrir au dialogue avec l’autre et d'apporter de bon cœur leur contribution à la réalisation du bien commun.

De même, le Concile proclame le droit pour les enfants et les jeunes gens d'être incités à apprécier sainement les valeurs morales avec une conscience droite et à les embrasser dans une adhésion personnelle, et, tout autant, à connaître et aimer Dieu plus parfaitement. Aussi, demande-t-il instamment à tous ceux qui gouvernent les peuples ou dirigent l'éducation de faire en sorte que jamais la jeunesse ne soit privée de ce droit sacré. Il exhorte les fils de l'Église à travailler généreusement dans tous les secteurs de l'éducation, spécialement pour hâter la diffusion des bienfaits d'une éducation et d'une instruction convenables, pour tous, dans le monde entier » (Concile Vatican II, Déclaration sur l’éducation chrétienne, n°2).

Pour cette raison, et en tenant compte de notre contexte, des cours de catéchèse (enseignement religieux) sont organisés pour les enfants en dehors des heures de classe. Dans les écoles catholiques – qui accueillent tout le monde sans distinction de religion – des moments sont aménagés pour parler de questions religieuses. Les divers mouvements spirituels ou d’action catholique, les homélies, les prédications, les récollections, les retraites, etc., sont encore des cadres pour l’approfondissement de la foi chrétienne.

C’est manquer de cœur que d’être indifférent à ces nombreux enfants et adolescents qui arpentent nos rues avec une boite de tomate à la main, appelés « garibous » ou « talibés », abandonnés de leurs parents et exploités par certains maîtres coraniques qui instrumentalisent la religion musulmane pour se remplir les poches avec les enfants des autres. Il faut noter que les enfants de familles aisées ne sont presque jamais confiés à ces maîtres coraniques qu’il est facile de répertorier.

Combien de kilomètres ces enfants doivent-ils parcourir chaque jour pour mendier leur nourriture et rapporter des sous à leur maître ? Dieu seul le sait. Si quémander son repas peut être, selon une certaine théologie, un abandon à la Providence divine, les enfants sont-ils en mesure de comprendre cela au regard des durs traitements qu’ils subissent dans cet exercice ?

En les voyant généralement affamés, sales, avec des habits déchirés, on peut se demander s’ils sont soignés quand ils sont malades, s’ils se lavent souvent, et même dans quelles conditions ils sont logés. Éduqués dans la rue et par la rue, ils sont exposés à la délinquance, aux coups, aux insultes, aux accidents de la circulation, aux médicaments de la rue, à la pornographie, à la drogue (et à renifler la « dissolution »), etc. S’ils ont une certaine instruction religieuse, sans formation professionnelle, ils n’ont pas vraiment d’avenir. Et leur nombre ne fait qu’augmenter.

Jésus disait à ses disciples : « Quiconque accueille un petit enfant tel que lui à cause de mon nom, c'est moi qu'il accueille. Mais si quelqu'un doit scandaliser l'un de ces petits qui croient en moi, il serait préférable pour lui de se voir suspendre autour du cou une de ces meules que tournent les ânes et d'être englouti en pleine mer » (Mt 18, 5). Cela traduit toute l’attention que l’on doit accorder aux enfants et le grave devoir des parents et de la société à prendre soin d’eux. Le chrétien ne peut donner caution au système de garibous, et devrait même œuvrer à éradiquer ce fléau.

Au Burkina Faso, « sont interdits et punis par la loi, l’esclavage, les pratiques esclavagistes, les traitements inhumains et cruels, dégradants et humiliants, la torture physique ou morale, les sévices et les mauvais traitements infligés aux enfants et toutes les formes d’avilissement de l’Homme » (Constitution du Burkina Faso, article 2). Si « l’État œuvre à promouvoir les droits de l’enfant » (article 24) force est de constater que la classe politique est beaucoup plus préoccupée par d’autres articles de la constitution – l’article 37 par exemple – plutôt qu’à soutenir les initiatives encore timides visant à améliorer le sort des garibous.

Certaines personnes se contentent de faire pieusement des aumônes, voire, sont souvent contentes de trouver des garibous pour pouvoir le faire. Cela suffit-il ? « Ensemble luttons contre la traite des enfants », tel est le slogan d’une ONG de la place. Bien entendu, pour le phénomène des garibous, ratifié sous le couvert d’Allah, le clément, le miséricordieux, cette lutte ne peut se faire sans un engagement déterminé et concret de toute la communauté musulmane, en particulier des premiers responsables dont les actions en la matière sont encore discrètes et les incriminent.

 

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Ce site vous est offert par l'Abbé Kizito NIKIEMA, prêtre de l'archidiocèse de Ouagadougou (Burkina Faso).

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