Non.
L’idéologie selon laquelle la femme n’a pas de religion propre, et doit suivre la religion son mari est erronée. Elle est véhiculée par ceux qui veulent contraindre les femmes à changer de religion, ou à vivre dans l’indifférence religieuse, ou encore à pratiquer une religion de façon purement extérieure même sans conviction pour plaire à leur mari et à son entourage.
La femme a le plein droit de choisir librement sa religion, même si celle-ci est différente de celle de son mari. A aucune personne humaine, « il ne doit pas être empêché d'agir selon sa conscience, surtout en matière religieuse. De par son caractère même, en effet, l'exercice de la religion consiste avant tout en des actes intérieurs volontaires et libres par lesquels l'homme s'ordonne directement à Dieu : de tels actes ne peuvent être ni imposés ni interdits par aucun pouvoir purement humain » (Déclaration sur la liberté religieuse, n° 6).
Jésus n’a obligé personne à le suivre. Après avoir multiplié du pain pour une grande foule, Jésus s’est mis à les enseigner sur l’Eucharistie : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson. Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui » (Jn 6, 53-56). L’évangile poursuit en disant : « Après l'avoir entendu, beaucoup de ses disciples dirent : "Elle est dure, cette parole ! Qui peut l'écouter ?" … Dès lors, beaucoup de ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec lui. Jésus dit alors aux Douze : "Voulez-vous partir, vous aussi ?" Simon-Pierre lui répondit : "Seigneur, à qui irons-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60.66-68).
Jésus a laissé cette consigne à ses disciples « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28, 19-20). Toutefois, Jésus n’en veut pas à ceux qui le quittent ou ne le suivent pas parce qu’en conscience ils n’adhèrent pas à son enseignement. Juda, qui est resté de corps mais non de cœur avec Jésus, est traité de « démon » (Jn 6, 70). Aussi, le Christ condamne-t-il l’hypocrisie religieuse lorsqu’il dit : « Ce peuple m'honore des lèvres, mais leur cœur est loin de moi. Vain est le culte qu'ils me rendent : les doctrines qu'ils enseignent ne sont que préceptes humains » (Mt 15, 8-9).
C'est donc faire injure à la personne humaine et à l'ordre même établi par Dieu pour les êtres humains que de refuser à un homme ou à une femme le libre exercice de la religion sur le plan de la société, dès lors que l'ordre public juste est sauvegardé (cf. Déclaration sur la liberté religieuse, n°3).
****
« Le mari non croyant se trouve sanctifié par sa femme, et la femme non croyante se trouve sanctifiée par le mari croyant » (1 Co 7, 14).