Les reliques (du latin : reliquiae, de reliquus : qui reste) sont des objets ayant appartenu à des saints ou encore, ce qui reste de leur corps (ossements, etc.). La vénération des reliques est courante dans l’Église catholique, attestée par les Écritures. Elle est pourtant jugée superstitieuse et non biblique dans beaucoup de cercles protestants.

1. Les reliques dans l'Ancien Testament

L'usage et l'efficacité des reliques est visible depuis l'Ancien Testament.

Quand Élie fut emporté au ciel dans un char de feu, Élisée « ramassa le manteau d’Élie, qui avait glissé, et revint se tenir sur la rive du Jourdain. Il prit le manteau d’Élie et il frappa les eaux en disant : "Où est Yahvé, le Dieu d’Élie ?" Il frappa les eaux, qui se divisèrent d'un côté et de l'autre, et Élisée traversa » (2 R 2, 13-14).

Plus tard, « Élisée mourut et on l'enterra. Des bandes de Moabites faisaient incursion dans le pays chaque année. Il arriva que des gens qui portaient un homme en terre virent la bande ; ils jetèrent l'homme dans la tombe d’Élisée et partirent. L'homme toucha les ossements d’Élisée : il reprit vie et se dressa sur ses pieds » (2 R 13, 20-21).

On comprend alors aisément pourquoi les ossements des saints sont recueillis, conservés et vénérés, c'est-à-dire traités avec respect. Dieu a permis que le corps entier de certains saints soient inaltérés depuis des siècles, sans conservation particulière. C'est le cas par exemple de saint Vincent de Paul (1581 – 1660) et de sainte Catherine Labouré (1806 – 1876) qui sont exposés dans des églises à Paris, accessibles au public. Mais il y en a bien d'autres.

2. Les reliques dans le Nouveau Testament

Dans l'évangile, on voit une femme qui est guérie en touchant, non pas Jésus lui-même, mais seulement son vêtement : « Or, une femme atteinte d'un flux de sang depuis douze années, qui avait beaucoup souffert du fait de nombreux médecins et avait dépensé tout son avoir sans aucun profit, mais allait plutôt de mal en pis, avait entendu parler de Jésus ; venant par derrière dans la foule, elle toucha son manteau. Car elle se disait : "Si je touche au moins ses vêtements, je serai sauvée." Et aussitôt la source d'où elle perdait le sang fut tarie, et elle sentit dans son corps qu'elle était guérie de son infirmité » (Mc 5, 25-29 ; Mt 9, 20-22).

La guérison de cette femme a inspiré d'autres personnes : « Ayant achevé la traversée, ils touchèrent terre à Gennésaret. Les gens de l'endroit, l'ayant reconnu, mandèrent la nouvelle à tout le voisinage, et on lui présenta tous les malades : on le priait de les laisser simplement toucher la frange de son manteau, et tous ceux qui touchèrent furent sauvés » (Mt 14, 34-36 ; Mc 6, 53-56).

Au cours de la prédication des Apôtres, « Dieu opérait par les mains de Paul des miracles peu banals, à tel point qu'il suffisait d'appliquer sur les malades des mouchoirs ou des linges qui avaient touché son corps : alors les maladies les quittaient et les esprits mauvais s'en allaient » (Ac 19, 11-12).

Plus étonnant encore, l'ombre de Pierre provoquait des guérisons chez les croyants : « Des croyants de plus en plus nombreux s'adjoignaient au Seigneur, une multitude d'hommes et de femmes… à tel point qu'on allait jusqu'à transporter les malades dans les rues et les déposer là sur des lits et des grabats, afin que tout au moins l'ombre de Pierre, à son passage, couvrît l'un d'eux » (Ac 5, 14-16).

3. Les reliques dans l’Église catholique

L'usage des reliques a été adopté par les premiers chrétiens et continue dans l’Église catholique. Les miracles obtenus sont très nombreux. Les reliques ne fonctionnent pas de façon magique, mais procèdent de la foi. Par exemple, plusieurs personnes bousculaient Jésus sans être guéries. Seule la femme hémorroïsse a cru qu'elle serait guérie en touchant seulement son vêtement. Jésus confirme que c'est sa foi qui l'a sauvée (Mc 5, 30-34).

« Le Missel Romain rénové recommande de garder l’usage de déposer sous l’autel à consacrer des reliques de saints, même non martyrs. […] Les différents actes de la dévotion populaire envers les reliques des saints doivent être accomplis avec une grande dignité, et dans un climat de foi authentique. Parmi les principales expressions de la piété populaire, on peut citer le fait d’embrasser les reliques, de les illuminer et de les orner de fleurs, de les employer pour bénir ou de les porter en procession, et aussi de les apporter aux malades pour les réconforter et mettre ainsi en valeur leur demande de guérison » (Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, Directoire sur la piété populaire et la liturgie, n°237).


Abbé Kizito NIKIEMA, prêtre de l'archidiocèse de Ouagadougou (Burkina Faso)


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