« La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas communion au corps du Christ ? Parce qu'il n'y a qu'un pain, à plusieurs nous ne sommes qu'un corps, car tous nous participons à ce pain unique » (1 Co 10, 16-17). Malgré les avancées du dialogue œcuménique, l'hospitalité eucharistique, c'est-à-dire, l'accueil des protestants à la communion catholique et l'inverse, pose problème.

1. Différences entre la messe catholique et la Cène

Dans la doctrine catholique, après la consécration, le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang très saints de notre Seigneur Jésus-Christ. On parle de transsubstantiation, de présence réelle de Jésus dans les espèces eucharistiques. De plus, la messe est un vrai sacrifice qui rend présent de façon non sanglante l'unique sacrifice du Christ sur la Croix. Par contre, les protestants ne considèrent pas la Cène comme un sacrifice, mais comme un simple mémorial, un souvenir. Pour eux, le pain et le vin restent du pain et du vin qui représentent le Christ ou dans lequel le Christ est présent.

Recevoir la sainte communion entraîne une communion au corps du Christ (1 Co 10, 16-17) qui est l’Église (Col 1, 18). Ainsi, dans l'entendement catholique, recevoir la sainte communion suppose la pleine communion à la foi, au culte et à la vie de l’Église, en particulier, en ce qui concerne la nature de l'Eucharistie.

C'est pourquoi, « les fidèles catholiques, tout en respectant les convictions religieuses de leurs frères séparés [les protestants], doivent donc s'abstenir de participer à la communion distribuée dans leurs célébrations, afin de ne pas entretenir une ambiguïté sur la nature de l'Eucharistie et, par conséquent, manquer au devoir de témoigner avec clarté de la vérité » (Jean-Paul II, Encyclique Ecclesia de Eucharistia, n°30).

Réciproquement, sauf circonstances très exceptionnelles fixées par la Conférence des évêques, les fidèles protestants ne peuvent pas prendre la communion au cours des célébrations eucharistiques catholiques.

Ordinairement, pour communier à la messe, il faut être catholique, baptisé, ayant fait la première communion et ne pas avoir d'empêchement vis-à-vis de l’Église : péché grave non confessé, excommunication, concubinage avec ou sans cohabitation, polygamie, être divorcé(e) et remarié(e), etc. (Canons 912-916). « Les fidèles qui appartiennent aux associations maçonniques sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la sainte communion » (Congrégation pour le doctrine de la foi, Déclaration sur l’incompatibilité entre l’appartenance à l’Église et la franc-maçonnerie). Il en est de même pour ceux qui appartiennent à la Rose Croix, à des sectes ou à des groupes ésotériques du même genre.

2. La concélébration

Les églises protestantes ne reconnaissent que le sacerdoce commun des fidèles. Dans l’Église catholique, en plus du sacerdoce commun, il y a le sacerdoce ministériel, c'est-à-dire, l'existence de prêtres qui reçoivent leur pouvoir par le sacrement de l'ordre. Ces prêtres sont des sacrificateurs parce que l'Eucharistie est considérée comme un vrai sacrifice, conception non partagée par les églises protestantes.

Par voie de conséquence, puisque la concélébration eucharistique est une manifestation de la pleine communion de la foi, « il est interdit aux prêtres catholiques de concélébrer l'Eucharistie avec des prêtres ou des ministres d'Églises ou de communautés ecclésiales qui n'ont pas la pleine communion avec l'Église catholique » (canon 908). En d'autres termes, des prêtres catholiques ne peuvent pas inviter des pasteurs protestants à l'autel pour célébrer la sainte messe. Cela serait source de confusion puisqu'ils n'ont pas le même pouvoir et la même conception de ce qu'ils feraient ensemble à l'autel.

« La concélébration du sacrifice eucharistique, malgré l’interdiction, avec des ministres de Communautés ecclésiales qui ne possèdent pas la succession apostolique et ne reconnaissent pas la dignité sacramentelle de l’ordination sacerdotale » est considérée comme « délit très grave (graviora delicta) contre la sainteté du très vénérable Sacrifice et sacrement de l’Eucharistie » (Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, Instruction Redemtoris sacramentum, n°172).


Abbé Kizito NIKIEMA, prêtre de l'archidiocèse de Ouagadougou (Burkina Faso)


À lire aussi : 

Pin It

Tiktok

Facebook

Parolesdevie.bf

Ce site vous est offert par l'Abbé Kizito NIKIEMA, prêtre de l'archidiocèse de Ouagadougou (Burkina Faso).

Back to Top