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Félicitations à M. l’Abbé Kizito NIKIEMA pour son œuvre « Mon corps et l’amour : la Bonne Nouvelle sur la sexualité », avril 2021. Après l’avoir lue, je me suis amusé à interpréter la belle photo qui figure sur la couverture (photo ci-dessus). Cette photo suggère des aspects qui caractérisent bien le thème de l’amour entre fiancés.

- La posture dos contre dos. Cette posture ne signifie pas le rejet, le refus ou la mésentente mais plutôt la proximité et la présence. Être fiancés, c’est être proche l’un de l’autre ; c’est être déjà présent dans la vie l’un de l’autre. Cette proximité et cette présence sont nécessaires, non seulement pour porter ensemble le projet commun du mariage, mais aussi pour se connaitre personnellement et réciproquement au fur et à mesure que les jours passent et que la relation s’approfondit.

- Le contact. Le jeune homme et la jeune fille sont en contact. Leur corps se touchent. Chacun sent en lui le corps de l’autre par le toucher. Mais, en même temps, les deux fiancés savent que ce contact n’a rien à voir avec les caresses et les attouchements qu’un homme et une femme, unis dans le mariage, peuvent se permettre dans leur vie intime… Le contact dont il s’agit dans le cas des fiancés se veut chaste, respectueux de l’intimité de l’autre, dans l’abstinence. Au fond, ce contact exprime à la fois, tendresse et réserve. Il est important que les fiancés le sachent et l’acceptent ainsi et à temps s’ils veulent construire quelque chose de solide. Ce que dit l’auteur, dans son livre (p. 42), est pertinent : « lorsqu’un fiancé estime qu’il ne peut pas se passer de sexe, il est très fort probable qu’il sera infidèle dans le mariage… ».

Evidemment les tentations seront grandes et fortes à cause de la présence et de l’affection qui, dans le meilleur des cas, va croître, et à cause également de ce que le monde peut proposer de permissif et d’alléchant. Il leur faudra savoir compter sur Dieu, individuellement et ensemble, dans la prière constante ! Il leur faudra aussi savoir prendre conseil auprès d’un accompagnateur spirituel ou de toute personne avisée et fiable. A bon entendeur, salut !

- L’appui l’un sur l’autre. La tête de la jeune fille repose sur l’épaule du jeune garçon dont la tête prend appui sur celle de la jeune fille. Le symbolisme crève les yeux ! Chacun est un appui ferme et solide pour l’autre.

- L’habillement. Les deux fiancés portent des vêtements aussi simples que beaux, et en harmonie avec leur peau « café-au-lait » et la nature. Je note, en passant, le Faso Dan Fani que porte le jeune garçon. Ce n’est pas un fait du hasard ! Ce magnifique Faso Dan Fani, provenant du coton cultivé sur les terres de la savane africaine et soigneusement tissé, est significatif : il rappelle, ici, que la vie conjugale de demain se tisse patiemment aujourd’hui avec les fils des valeurs chrétiennes et culturelles authentiques !

- Le sourire. C’est l’expression d’une joie profonde : la joie d’aimer et de se savoir aimé.

- Le regard. Tout y est dit ! « Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction » disait Antoine de Saint-Exupéry. Ce regard dans la même direction est le signe visible d’un amour, non à moitié parce qu’au stade des fiançailles, mais déjà entier et fort comme dans le mariage, même si les manifestations de tendresse de cet amour ont des contours et des limites ; contours et limites que les fiancés, en principe, connaissent et acceptent avec patience et espérance.

Qu’il en soit ainsi pour tous les fiancés en vue du mariage devant Dieu et les hommes !

Interpréter, c’est courir le risque de se tromper, donc d’appauvrir. J’espère avoir surmonté le risque. Après tout, « Il n’y a pas d’interprétation définitive, absolue d’une œuvre. Il n’y a que les possibilités infinies de la beauté » (Isaac Stern). Alors, chères lectrices, chers lecteurs, à vos plumes !

Mes vives félicitations encore à l’Abbé Kizito !

Pour finir, je souhaite vivement que les jeunes fiancés lisent vraiment cette œuvre. Et je souhaite qu’ils parviennent à cueillir, dans leur vie, les fruits savoureux de l’amour vrai, sincère, profond et fidèle ! Ce sont des souhaits, car le verbe « aimer », bien sûr, comme nous le savons tous, ne supporte pas l’impératif ; aversion qu’il partage avec le verbe « lire ».

Abbé Richard ZANGRE,
Aumônerie des Lycées et Collèges
Paroisse Universitaire St Albert Le Grand - Ouagadougou