Les offenses à la chasteté

Pour les chrétiens, fidèles à l’enseignement de Jésus, les rapports sexuels entre un homme et une femme qui ne sont pas mariés entre eux à l’église sont une faute grave. Ce péché s’appelle fornication pour les personnes libres (célibataires, veufs, veuves) et adultère pour les personnes mariées. Dans la Bible, il est souvent aussi désigné sous le nom d’impureté et de débauche. Certains jeunes chrétiens ne se confessent que quand ils ont « trompé » leur copain (ou leur copine) ou quand ils ont couché ensemble sans préservatif, négligeant le fait que les relations sexuelles entre copains et copines, sont toujours un péché. Le fait de s'aimer beaucoup, d'être fiancés, d'avoir un projet ferme de mariage à l'église, ou bien d'avoir déjà fait le mariage civil ou coutumier seulement ne peut pas justifier la fornication. La Bible rappelle à maintes reprises la gravité de cette faute. Quelques exemples :

Au temps de Jésus, la ville de Corinthe était une ville commerciale prospère. Là, les gens se laissaient aller à la débauche, et certains chrétiens même ont adopté ces mauvaises habitudes, en considérant leurs désirs sexuels désordonnés comme des besoins naturels au même titre que la nourriture qu’on ne peut laisser tomber sous aucun prétexte. On mourra certainement si l’on passe plusieurs jours sans manger et sans boire. Mais meure-t-on parce qu’on vit dans l’abstinence ? Assurément pas. L’homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu n’est pas composé seulement de chair et l’instinct sexuel n’est pas tout en lui. L’homme est aussi et avant tout intelligence, volonté, liberté : ces facultés lui donnent de pouvoir maîtriser ses tendances physiques, psychologiques et affectives. Saint Paul reprend donc vivement les Corinthiens en précisant que notre corps est sacré et ressuscitera au dernier jour :

« Les aliments sont pour le ventre et le ventre pour les aliments, et Dieu détruira ceux-ci comme celui-là. Mais le corps n'est pas pour la fornication; il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera, nous aussi, par sa puissance. Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ ? Et j'irais prendre les membres du Christ pour en faire des membres de prostituée ? Jamais de la vie ! Ou bien ne savez-vous pas que celui qui s'unit à la prostituée n'est avec elle qu'un seul corps ? Car il est dit : Les deux ne seront qu'une seule chair. Celui qui s'unit au Seigneur, au contraire, n'est avec lui qu'un seul esprit. Fuyez la fornication ! Tout péché que l'homme peut commettre est extérieur à son corps; celui qui fornique, lui, pèche contre son propre corps. Ou bien ne savez-vous pas que votre corps est un temple du Saint-Esprit, qui est en vous et que vous tenez de Dieu ? Et que vous ne vous appartenez pas ? Vous avez été bel et bien achetés ! Glorifiez donc Dieu dans votre corps » (1 Co 6, 13-20).

De nos jours, nos villes et nos quartiers sont devenus pires que Corinthe : le pouvoir, l’argent et le bas ventre sont les nouvelles divinités qui dictent à nos contemporains leur conduite. La fornication est devenue tellement banale, si exaltée et encouragée qu’elle ne choque plus personne malgré ses fruits très amers qui sont développés tout au long de ce livre. À ce sujet, écoutons encore saint Paul : « Il en est beaucoup, je vous l'ai dit souvent et je le redis aujourd'hui avec larmes, qui se conduisent en ennemis de la croix du Christ : leur fin sera la perdition ; ils ont pour dieu leur ventre et mettent leur gloire dans leur honte ; ils n'apprécient que les choses de la terre » (Ph 3, 18-19). Dans ce contexte, le chrétien est appelé à être sel et lumière (cf. Mt 5, 13-14) au milieu de cette « génération mauvaise et adultère » (Mt 12, 39).