« Le règne de Dieu n'est pas affaire de nourriture ou de boisson, il est justice, paix et joie dans l'Esprit Saint » (Rm 14,17).

L’alcool dans l’ancien Testament

Dans l’Ancien Testament, l’interdiction de l’alcool concernait les prêtres lévites : « Yahvé parla à Aaron et dit : Quand vous venez à la Tente du Rendez-vous, toi et tes fils avec toi, ne buvez ni vin ni autre boisson fermentée ; alors vous ne mourrez pas. C'est pour tous vos descendants une loi perpétuelle. Qu'il en soit de même quand vous séparez le sacré et le profane, l'impur et le pur, et quand vous faites connaître aux Israélites n'importe lequel des décrets que Yahvé a édictés pour vous par l'intermédiaire de Moïse » (Lv 10, 8-11). Ézéchiel le rappelle : « Aucun prêtre ne boira de vin le jour où il entrera dans le parvis intérieur » (Ez 44, 21). Le prophète Isaïe quant à lui dénonce les dérives : « Prêtre et prophète, ils ont été troublés par la boisson, ils ont été pris de vin, ils ont divagué sous l'effet de la boisson, ils ont été troublés dans leurs visions, ils ont divagué dans leurs sentences » (Is 28, 7).

Il était possible de faire un vœu d’attachement particulier à Dieu, appelé le « naziréat » qui incluait l’abstention d’alcool : « Yahvé parla à Moïse et dit : Parle aux Israélites ; tu leur diras : Si un homme ou une femme entend s'acquitter d'un vœu, le vœu de naziréat, par lequel il s'est voué à Yahvé, il s'abstiendra de vin et de boissons fermentées, il ne boira pas le vinaigre qu'on tire de l'un ou de l'autre, il ne boira d'aucun jus de raisin, il ne mangera ni raisins frais ni raisins secs. Durant tout le temps de sa consécration, il ne prendra d'aucun produit du cep de vigne, depuis le verjus jusqu'au marc » (Nb 6, 1-4). C’était le cas de Samson, dont un ange annonça la naissance miraculeuse à sa mère : « L'Ange de Yahvé apparut à cette femme et lui dit : Tu es stérile et tu n'as pas eu d'enfant mais tu vas concevoir et tu enfanteras un fils. Désormais, prends bien garde ! Ne bois ni vin, ni boisson fermentée, et ne mange rien d'impur. Car tu vas concevoir et tu enfanteras un fils. Le rasoir ne passera pas sur sa tête, car l'enfant sera nazir de Dieu dès le sein de sa mère. C'est lui qui commencera à sauver Israël de la main des Philistins » (Jg 13, 3-5).

Le vin était utilisé pour le culte : « On ajoutera donc cette offrande aux gâteaux de pain fermenté et au sacrifice de communion avec louange » (Lv 7, 13) ; « Pour un bélier, tu feras une oblation de deux dixièmes de fleur de farine, pétrie avec un tiers de setier d'huile, et une libation de vin d'un tiers de setier, que tu offriras en parfum d'apaisement pour Yahvé » (Nb 15, 6-7).

Le vin est diversement bien apprécié :

[Après la moisson,] « au moment du repas, Booz dit à Ruth : Approche-toi, mange de ce pain et trempe ton morceau dans le vinaigre » (Rt 2, 14)

« Yahvé a en main une coupe, et c'est de vin fermenté qu'est rempli le breuvage » (Ps 74, 9)

« Yahvé Sabaot prépare pour tous les peuples, sur cette montagne, un festin de viandes grasses, un festin de bons vins, de viandes moelleuses, de vins dépouillés » (Is 25, 6)

« Je te conduirais, je t'introduirais dans la maison de ma mère, tu m'enseignerais ! Je te ferais boire un vin parfumé, ma liqueur de grenades » (Ct 8, 2)

Toutefois, l’excès d’alcool était contre-indiqué : « Avec le vin ne fais pas le brave, car le vin a perdu bien des gens. La fournaise éprouve la trempe de l'acier, ainsi le vin éprouve les cœurs dans un tournoi de fanfarons. Le vin c'est la vie pour l'homme, quand on en boit modérément. Quelle vie mène-t-on privé de vin ? Il a été créé pour la joie des hommes. Gaîté du cœur et joie de l'âme, voilà le vin qu'on boit quand il faut et à sa suffisance. Amertume de l'âme, voilà le vin qu'on boit avec excès, par passion et par défi. L'ivresse excite la fureur de l'insensé pour sa perte, elle diminue sa force et provoque les coups » (Si 31, 26-30 ; Lire aussi Pr 23, 20-21.29-35).

Jésus et l’alcool

Si la consommation d’alcool était un péché, Jésus l’aurait dénoncée fermement. Or, les évangiles rapportent plusieurs épisodes où Jésus, au contraire, boit ou donne du vin à boire.

Le premier signe que Jésus accomplit, à Cana, est bien connu pour ses multiples enseignements, notamment au sujet de la Vierge Marie : « Il y eut des noces à Cana de Galilée, et la mère de Jésus y était. Jésus aussi fut invité à ces noces, ainsi que ses disciples. Or il n'y avait plus de vin, car le vin des noces était épuisé. La mère de Jésus lui dit : "Ils n'ont pas de vin." Jésus lui dit : "Que me veux-tu, femme ? Mon heure n'est pas encore arrivée." Sa mère dit aux servants : "Tout ce qu'il vous dira, faites-le." Or il y avait là six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs, et contenant chacune deux ou trois mesures. Jésus leur dit : "Remplissez d'eau ces jarres." Ils les remplirent jusqu'au bord. Il leur dit : "Puisez maintenant et portez-en au maître du repas." Ils lui en portèrent. Lorsque le maître du repas eut goûté l'eau changée en vin - et il ne savait pas d'où il venait, tandis que les servants le savaient, eux qui avaient puisé l'eau - le maître du repas appelle le marié et lui dit : "Tout homme sert d'abord le bon vin et, quand les gens sont ivres, le moins bon. Toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent !" Tel fut le premier des signes de Jésus, il l'accomplit à Cana de Galilée et il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui » (Jn 2, 1-11).

Plus tard, Jésus déclarait pur tout ce que l’homme mange : « Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui pénètre du dehors dans l'homme ne peut le souiller, parce que cela ne pénètre pas dans le cœur, mais dans le ventre, puis s'en va aux lieux d'aisance" (ainsi il déclarait purs tous les aliments) » (Mc 7, 18-19).

Ce même Jésus a employé du vin à l’institution de l’Eucharistie (la messe) : « Or, tandis qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain, le bénit, le rompit et le donna aux disciples en disant : "Prenez, mangez, ceci est mon corps." Puis, prenant une coupe, il rendit grâce et la leur donna en disant : "Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce produit de la vigne jusqu'au jour où je le boirai avec vous, nouveau, dans le Royaume de mon Père" » (Mt 26, 26-29).

A son disciple Timothée, Saint Paul recommande ceci : « Cesse de ne boire que de l'eau. Prends un peu de vin à cause de ton estomac et de tes fréquents malaises » (2 Tm 5, 23).

Cependant, Jésus met en garde ses disciples contre l’ivresse : « Tenez-vous sur vos gardes, de peur que vos cœurs ne s'appesantissent dans la débauche, l'ivrognerie, les soucis de la vie » (Lc 21, 34). Saint Pierre reprend en ces termes : « Soyez sobres, veillez. Votre partie adverse, le Diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer. Résistez-lui, fermes dans la foi » (2 P 5, 8-9). Saint Paul, lui, ajoute : « Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront pas du Royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas! Ni impudiques, ni idolâtres, ni adultères, ni dépravés, ni gens de mœurs infâmes, ni voleurs, ni cupides, pas plus qu'ivrognes, insulteurs ou rapaces, n'hériteront du Royaume de Dieu » (1 Co 6, 9).

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« Que nul ne s'avise de vous critiquer sur des questions de nourriture et de boisson, ou en matière de fêtes annuelles, de nouvelles lunes ou de sabbats. Tout cela n'est que l'ombre des choses à venir, mais la réalité, c'est le corps du Christ » (2 Col 2, 16-17).

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