La femme dans la société juive était marginalisée :

- Elle devait rester à la maison, ou porter le voile quand elle sortait, seulement le temps nécessaire, pour rester dans l’anonymat.

- Elle n’était jamais admise au tribunal comme témoin : son témoignage n’était pas digne de confiance. A titre d’exemple, les disciples eurent du mal à croire à la résurrection de Jésus parce que c’était des femmes, les premières, qui leur ont porté la nouvelle (cf. Lc 24, 22.24).

- A la synagogue, quel que soit le nombre de femmes présentes, sans la présence d’au moins dix hommes adultes, il était impossible de célébrer l’office.

- Elle devait accepter la polygamie de son mari (cf. 1 R 11, 3).

- Elle pouvait être répudiée par son mari qui devait lui remettre un certificat de répudiation (cf. Dt 24, 1).

- Elle n'avait pas de propriété. Quand son mari décédait, elle était dépouillée de tout. De ce fait, la veuve et l'orphelin sont dans la Bible, le symbole même de l'extrême misère (cf. 1 R 17; Dt 24, 17.21)

- Elle était considérée comme impure pendant ses règles (cf. Lv 15, 19-30).

- Elle est souvent victime d’un traitement inégal devant la loi : pour mettre Jésus à l’épreuve, on lui présente une femme surprise en flagrant délit d’adultère. On peut se demander pourquoi l’homme qui était avec elle n’a pas été inquiété (cf. Jn 8, 1-11).

- Etc.

Jésus va, à travers son enseignement et son comportement, restaurer la dignité de la femme. Dans le passage ci-dessous, l’évangéliste saint Marc distingue les femmes qui étaient proches de Jésus et ses disciples, et celles qui sont avec les autres hommes dans la foule.

« Et il advint ensuite qu'il cheminait à travers villes et villages, prêchant et annonçant la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu. Les Douze étaient avec lui, ainsi que quelques femmes qui avaient été guéries d'esprits mauvais et de maladies : Marie, appelée la Magdaléenne, de laquelle étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Chouza, intendant d'Hérode, Suzanne et plusieurs autres, qui les assistaient de leurs biens. Comme une foule nombreuse se rassemblait et que de toutes les villes on s'acheminait vers lui, il dit [la parabole du semeur]» (Lc 8, 1-4).

Plus tard, « des petits enfants lui furent présentés, pour qu'il leur imposât les mains en priant ; mais les disciples les rabrouèrent. Jésus dit alors : "Laissez les petits enfants et ne les empêchez pas de venir à moi ; car c'est à leurs pareils qu'appartient le Royaume des Cieux." Puis il leur imposa les mains et poursuivit sa route » (Mt 19, 13-15).

Exclure les femmes des églises ou les confiner à l’arrière, derrière un rideau ou une cloison, n’est-ce pas aussi empêcher les bébés et les petits enfants de s’approcher de Jésus ?

« Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa » (Gn 1, 27). C’est pourquoi, « tous les hommes, doués d'une âme raisonnable et créés à l'image de Dieu, ont même nature et même origine; tous, rachetés par le Christ, jouissent d'une même vocation et d'une même destinée divine : on doit donc, et toujours davantage, reconnaître leur égalité fondamentale. Assurément, tous les hommes ne sont pas égaux quant à leur capacité physique qui est variée, ni quant à leurs forces intellectuelles et morales qui sont diverses. Mais toute forme de discrimination touchant les droits fondamentaux de la personne, qu'elle soit sociale ou culturelle, qu'elle soit fondée sur le sexe, la race, la couleur de la peau, la condition sociale, la langue ou la religion, doit être dépassée et éliminée, comme contraire au dessein de Dieu » (Concile Vatican II, Gaudium et spes, n° 29).

Bibliographie : Robert ABELAVA, Les interdits bibliques : une question d’exégèse et de pastorale, Kinshasa-Parakou, Verbum Bible, 2005, 110p.

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