Non.

Que l’on ne se leurre pas : qu’est-ce que prendre un prénom musulman, fut-ce pour une cérémonie, signifie-t-il d’autre sinon que l’on accepte d’être considéré comme un musulman, au moins pendant cette cérémonie ?

Avant de renier le beau nom de chrétien, que l’on se souvienne de cet avertissement sévère de Jésus: « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est dans les cieux ; mais celui qui m'aura renié devant les hommes, à mon tour je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux » (Mt 10, 32-33).

Renier sa foi ou renoncer à son nom de baptisé (apostasie), quelle que soit la raison, ne serait-ce que pour une seconde, est une atteinte au premier et au plus grand des commandements : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit » (Lc 10, 27). Dans l’histoire de l’Église, on ne peut pas dénombrer les braves martyrs, qui ont dû payer de leur sang leur refus de confesser une autre foi que celle du Christ ou d’agir contrairement à l’Évangile, malgré les menaces. « Le martyre dans lequel le disciple est assimilé à son maître [Jésus], acceptant librement la mort pour le salut du monde, et rendu semblable à lui dans l’effusion de son sang, est considéré par l’Église comme une grâce éminente et la preuve suprême de la charité. Que si cela n’est donné qu’à un petit nombre, tous cependant doivent être prêts à confesser le Christ devant les hommes et à le suivre sur le chemin de la croix, à travers les persécutions qui ne manquent jamais à l’Église » (Constitution dogmatique sur l’Église, n°42).

Dans notre contexte, plusieurs chrétien(ne)s subissent une pression à changer de religion, ou au moins à accepter temporairement un prénom musulman. Ce chantage est exercé par la famille de leur fiancé(e) non chrétien(ne) à l’annonce de leur projet de mariage. A ce moment là, les mauvais conseils du genre « ce n’est pas grave », « ça ne veut rien dire », « c’est juste pour la cérémonie », « tout le monde fait comme cela », etc., ne manquent jamais. Il est nécessaire pour eux de persévérer dans la prière et de demander un accompagnement dans leur paroisse ou dans leur CCB (Communauté Chrétienne de Base).

Il est heureux que de nos jours, beaucoup de familles musulmanes et de nombreux imams acceptent la célébration du mariage dans la vérité et le respect de la foi des chrétiens, refusant ainsi de jouer avec l’ignorance, la faiblesse dans la foi ou l’hypocrisie de ceux qui sont prompts à se convertir ou à renoncer à leur prénom habituel seulement pour le temps d’une cérémonie.

Saint Pierre, s’étant rendu compte au chant du coq qu’il avait renié son Seigneur à trois reprises, alla pleurer amèrement (cf. Mt 26, 69-75). Plus tard après la résurrection, il dû répondre par l’affirmative à la triple interrogation de Jésus : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? » (cf. Jn 25, 15-17).

Il est à signaler que ceux qui ont eu à renier leur foi et qui le regrettent sincèrement, peuvent obtenir le pardon de Dieu à travers la confession. Cependant, il n’est jamais permis de commettre un péché, qui attriste toujours Dieu, avec l’intention de se confesser ultérieurement. Dans ce cas, le premier péché se double du péché de présomption.

Il est aussi à réprouver toute pratique contraire à l’Évangile en vue de répliquer à la pression sociale et obtenir le mariage, comme le concubinage ou la conception d’un enfant. Ce sont là de graves offenses à Dieu, gravement contraire à la dignité des personnes et de la sexualité humaine naturellement ordonnée au bien des couples mariés ainsi qu’à la génération et à l’éducation des enfants. Dans l’expérience quotidienne, plusieurs femmes (chrétiennes ou non) ont fait l’amère expérience de ces raccourcis : après la conception d’un enfant, elles se sont vues abandonnées par leur fiancé pour diverses raisons. Dans le même élan, certains fiancés prient beaucoup et demandent des messes pour que les incompréhensions familiales se dénouent, mais sans vivre dans la chasteté ; d’autres entreprennent le concubinage, ne voyant pas la gravité à devenir aux yeux de l’Église des excommuniés de fait, des « pécheurs publics », indignes de recevoir la Sainte Communion, la Confession, etc. Le « Que ta volonté soit faite » du Notre Père n’exige-t-il pas d’abord que le priant s’efforce d’abord de faire la volonté de Dieu, de vivre dans la pureté ? Le Seigneur n’est-il pas plus favorable à la prière du juste ? (cf. Col 3, 5-6 ; 1 P 3, 12 ; Is 1, 15-16)

Une fois de plus, l’accompagnement, la prière et la patience sont nécessaires pour traverser ces épreuves (cf. Jc 1, 2.12 ; Ap 2, 10) que Dieu peut utiliser pour la conversion des cœurs.

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« Que nul de vous n'ait à souffrir comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme délateur, mais si c'est comme chrétien, qu'il n'ait pas honte, qu'il glorifie Dieu de porter ce nom » (1 P 4, 15-16).

« Qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi. Qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi » (Mt 10, 37).

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